La Bourse de Paris. Depuis le 18 juin, l’action LafargeHolcim a perdu 7,6 %, tandis que l’action Hermès qui l’a remplacé au sein du CAC 40 a cédé 3,2 %. / Guilhem Vellut CC@2.0

Vendre une action qui sort d’un indice pour acheter celle qui le remplace est une stratégie boursière bien connue des gérants de fonds, mais est-elle efficace ? C’est la question que s’est posée la société de gestion Roche-Brune Asset Management à l’occasion du dernier toilettage du CAC 40.

Le 18 juin, le groupe de luxe Hermès a remplacé au sein de l’indice vedette de la Bourse de Paris l’ex-Lafarge Coppée, devenu en 2015 LafargeHolcim, après la fusion avec le groupe suisse. Cette décision a été prise par le comité scientifique des indices, une structure indépendante au sein d’Euronext, qui effectue chaque trimestre une revue des indices.

Ce comité prend notamment en compte l’importance de la capitalisation des titres et leur flottant, c’est-à-dire de la part du capital susceptible d’être effectivement échangée en Bourse. Ce détail a son importance car les investisseurs institutionnels, en particulier les fonds de pension américains, accordent une grande importance à la liquidité des titres dans lesquels ils investissent.

Une performance annuelle moyenne de 3,6 %

En bref, ils veulent pouvoir vendre facilement en cas d’urgence, ce qui est plus facile lorsque le volume de titres échangés quotidiennement sur une valeur est important. A contrario, moins un titre est liquide, moins il a la faveur des gérants.

Depuis mai 2008, le comité scientifique du CAC 40 a effectivement remplacé des entreprises sortantes par des entrantes plus performantes sur le plan boursier, permettant au CAC 40 d’enregistrer une performance annuelle moyenne de 3,6 % (dividendes réinvestis) au cours des dix dernières années.

« Sur dix ans, les huit nouvelles entrées (Technip-FMC, Safran, Valeo, Legrand, Atos, Publicis, Sodexo et Solvay) affichent une performance annualisée, moyenne pondérée, de 12,5 %. Sur la même période, les sortantes affichent une performance annualisée négative de 10.7 % par an ! », calcule Bruno Fine, président fondateur de Roche-Brune Asset Management.

Depuis le 18 juin, l’action LafargeHolcim a ainsi perdu 7,6 %, tandis que l’action Hermès qui l’a remplacé au sein du CAC 40 a cédé 3,2 %.