Le ministre de l’action et des comptes publics Gérald Darmanin en juin. / LUDOVIC MARIN / AFP

Une réorganisation visant des « économies », notamment au sein du fisc et des douanes, va être annoncée mercredi 11 juillet, a indiqué dimanche une source proche du dossier à l’AFP, des syndicats évoquant la suppression de milliers de postes.

Selon cette source, une réunion est prévue mercredi à Bercy entre le ministre de l’action et des comptes publics Gérald Darmanin et les responsables des principales directions dépendant de son ministère, notamment de la Direction générale des finances publiques (DGFIP) et des Douanes, au cours de laquelle sera abordé le « mode d’organisation » de l’administration fiscale, avec en ligne de mire la question des « économies ». « Il y aura bien une réunion mercredi, durant laquelle seront annoncés des plans de transformation pour Bercy, notamment pour remettre les services publics dans les territoires », a déclaré pour sa part à l’AFP une source gouvernementale.

Selon le quotidien économique Les Echos, M. Darmanin va annoncer « une restructuration d’une ampleur inédite ». Contacté par l’AFP dimanche soir, le cabinet du ministre a indiqué qu’il « ne confirm (ait) pas les informations des Echos ».

La DGFIP est la deuxième plus grande administration civile de l’Etat avec 103 000 agents et un budget de huit milliards d’euros. Le gouvernement a prévu 50 000 suppressions d’emplois publics au total pendant le quinquennat.

Contactée par l’AFP, Anne Guyot Welke, secrétaire nationale de Solidaires finances publiques, premier syndicat représentatif au sein de la DGFIP, a confirmé que des annonces seraient effectuées mercredi matin : « l’après-midi, ils réunissent tous les numéros un de Bercy pour des annonces ».

Chiffre plausible

Dans un rapport rendu public le 20 juin, la Cour des comptes, tout en saluant les progrès accomplis par l’administration fiscale, avait estimé qu’elle devait accroître ses efforts pour « améliorer le service rendu » aux contribuables et « réduire ses coûts ».

« La Cour des comptes a dit 30 000 (suppressions d’emploi, NDLR). Le chiffre de 20 000 est plausible mais n’est pas absorbable » par les départs à la retraite d’ici à 2022, a encore précisé Mme Guyot Welke.

Egalement interrogé par l’AFP dimanche soir, Denis Grégoire, secrétaire général CFDT Finances, a estimé pour sa part que « pour 2019, ce sera en deçà des 4 000 » suppressions de postes dans l’administration fiscale.

Dans un rapport distinct, rendu public fin juin, sur « la situation et les perspectives des finances publiques », la Cour des comptes a estimé qu’afin d’atteindre les 50 000 suppressions de postes dans la fonction publique d’Etat, il était nécessaire d’en supprimer 70 000 au total, compte tenu des créations de postes prévues (20 000), par exemple dans la défense ou l’éducation. « Faute de publier le rapport Action Publique 2022qui a nourri les réflexions, le gouvernement devrait indiquer tout au long de l’été comment il compte réduire la dépense, ministère par ministère », a affirmé Les Echos.