Le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo, le 7 juillet à Pyongyang. / Andrew Harnik / AP

Le troisième séjour du secrétaire d’Etat américain à Pyongyang s’est mal passé. Au moins du point de vue de la Corée du Nord, qui a dénoncé des méthodes américaines de « gangster ». Mike Pompeo a, lui, cherché à voir le côté encourageant après sa visite, jeudi 5 et vendredi 6 juillet. « Ce sont des questions complexes, mais nous avons réalisé des progrès sur presque toutes les questions centrales, sur certaines, beaucoup de progrès, sur d’autres, il y a encore du travail à faire », avait-il déclaré samedi à Tokyo, après ses trente heures passées en Corée du Nord.

Le but de sa visite était de tenter d’obtenir plus concret que le seul engagement très vague à « travailler pour la dénucléarisation complète de la péninsule coréenne » pris à Singapour, le 12 juin, lors de la rencontre du président américain, Donald Trump, avec le dirigeant Kim Jong-un. M. Trump avait aussitôt promis que la dénucléarisation commencerait « très, très vite ».

Banquets interminables

Mais Washington a déjà joué deux de ses plus fortes cartes : la respectabilité, qui va avec la poignée de main avec un président américain, et l’annonce de la suspension des manœuvres militaires avec l’armée sud-coréenne. Et Kim Jong-un, lui, n’a jamais laissé entendre qu’il était prêt à un démantèlement unilatéral express de son armement nucléaire. Reste la levée des sanctions, mais celle-ci n’interviendra pas avant une « dénucléarisation complète et totalement vérifiable », a dit M. Pompeo, selon qui « les Nord-Coréens n’ont pas contesté cela ».

« Nous étions partis du principe que la partie américaine allait venir avec une idée constructive en pensant que nous pourrions en tirer quelque chose en retour », a dénoncé la Corée du Nord juste après son départ. Selon l’agence Bloomberg, le chef de la diplomatie américaine et son équipe ne savaient pas, en atterrissant, à quel hôtel ils seraient logés à Pyongyang. L’absence de contrôle sur l’agenda aurait irrité M. Pompeo, venu chercher un calendrier précis et qui s’est retrouvé attablé à des banquets interminables avec, au menu, du foie gras, de la dinde et en boisson du « cola américain ».