Les locaux du laboratoire Merck, à Darmstadt, en Allemagne. / Ralph Orlowski / REUTERS

Quarante-deux plaignants ont assigné le laboratoire Merck, producteur du Levothyrox, devant le tribunal de grande instance de Toulouse. Ils réclament des expertises, le maintien de la commercialisation de l’ancienne formule du médicament contre l’hypothyroïdie et des indemnités : 30 000 euros par plaignant au titre du préjudice d’anxiété et du préjudice moral.

Cette assignation, déposée le 6 juillet, est « à jour fixe », ce qui signifie que le dossier sera examiné au fond, mais de manière accélérée. La présidence du tribunal a accepté cette saisine dans l’urgence et a fixé l’audience au 19 juillet, selon l’avocat des plaignants, Jacques Lévy.

Effets secondaires très gênants

Le Levothyrox a changé de formule en France en mars 2017. A partir de juillet et août, des milliers de patients ont commencé à signaler des effets secondaires parfois très gênants (fatigue, maux de tête, insomnie, vertiges, douleurs articulaires et musculaires et chute de cheveux).

« Pendant plusieurs mois les demandeurs ont souffert de troubles graves dans la totale ignorance des causes de ces derniers », il est donc « manifeste que l’ensemble des victimes a droit à obtenir réparation du préjudice subi, en premier lieu, un préjudice d’anxiété », peut-on lire dans l’assignation. Par ailleurs, « en n’informant pas les patients des risques que pouvait provoquer le nouveau Levothyrox, il est incontestable que ces derniers ont subi un préjudice moral qu’il convient de réparer ».

En juin, la cour d’appel de Toulouse a confirmé la condamnation prononcée en novembre, qui ordonnait aux laboratoires Merck de délivrer « sans délai » l’ancienne formule du médicament à 25 patients de Haute-Garonne.

Le troisième rapport de pharmacovigilance sur le Levothyrox, dévoilé vendredi par l’Agence du médicament, ne permet toujours pas d’expliquer la vague des effets indésirables attribués par certains patients à la nouvelle formule de ce médicament pour la thyroïde.