Les dirigeants des vingt-neuf pays membres de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN) sont réunis mercredi 11 et jeudi 12 juillet à Bruxelles. Le sujet central de cette réunion concernera l’effort partagé de défense dans le cadre de cette alliance militaire transatlantique. Avec une incertitude qui risque de peser sur l’« ambiance » de ce rendez-vous : l’humeur de Donald Trump.

Avant même le début de la réunion, cette humeur est apparue plutôt belliqueuse. Le président des Etats-Unis a déclaré que sa future rencontre avec le président russe, Vladimir Poutine, à Helsinki, à la mi-juillet, pourrait être « plus facile » que le sommet de l’OTAN.

Le ton n’est guère plus policé côté européen. Donald Tusk, le président du Conseil européen, a fait savoir très clairement, mardi à M. Trump, que ses critiques presque quotidiennes étaient déplaisantes et l’a invité à « mieux considérer » ses alliés, tout en relevant que « l’Amérique n’en a pas tant que ça ».

Ces échanges ont fait dire au secrétaire général de l’OTAN, le Norvégien Jens Stoltenberg : « Je ne serais pas surpris qu’il y ait des discussions vigoureuses, notamment sur les dépenses de défense. »

Ces dernières sont au centre des tensions entre les Américains et leurs alliés depuis un an. Dès juillet 2017, pour sa première venue au siège de l’OTAN, M. Trump avait haussé le ton face à ses alliés en affirmant qu’ils devaient d’« énormes sommes d’argent » à l’organisation et que les Etats-Unis payaient trop pour eux.

« Les Etats-Unis doivent payer MOINS. Très injuste ! »

Les Américains fournissent 20 % du budget commun de l’Alliance et 75 % de ses capacités militaires. « Les pays de l’OTAN doivent payer PLUS, les Etats-Unis doivent payer MOINS. Très injuste !, a-t-il encore tweeté avant son départ pour Bruxelles. Ce n’est pas juste pour le contribuable américain. »

En l’occurrence, Washington presse ses alliés de se conformer à ce qui a été défini en 2014, c’est-à-dire d’arriver dans les dix ans à 2 % de leur produit intérieur brut (PIB) en 2024 pour la défense.

Cet engagement de 2 % concerne les budgets nationaux de défense, et non les contributions directes au budget de l’OTAN. Celles-ci sont régies par une formule de partage fondée sur la taille de l’économie des pays.

Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, n’a de cesse d’insister sur les aspects positifs : « Les dépenses des alliés ont augmenté en termes réels de 6 % en 2017. »

Mais, à ce jour, quatre pays seulement sont déjà à ce niveau (Etats-Unis, Royaume-Uni, Grèce et Estonie) et quatre autres (Lituanie, Lettonie, Pologne et Roumanie) le seront à la fin de l’année. Une quinzaine d’Etats membres, dont l’Allemagne, le Canada, l’Italie la Belgique et l’Espagne sont sous la barre de 1,4 % et seront incapables de respecter leur parole.