Réclamez d’autres photos du bien en extérieur et intérieur. / Jacques Beauchamp / Photononstop / Jacques Beauchamp / Photononstop

Rien de pire que d’arriver sur son lieu de vacances et de se rendre compte que la vue mer promise s’est transformée en vue sur un parking, ou que le logement réservé depuis des mois est loué à quelqu’un d’autre.

Les arnaques en matière de locations de vacances semblent avoir de beaux jours devant elles. Même les sites internet ayant pignon sur rue comme Abritel, Airbnb, PAPvacances, HomeAway ou Le Bon Coin ne sont pas épargnés par des escrocs qui sévissent en usurpant l’identité de propriétaires ou d’agents immobiliers. Parfois le bien loué n’existe pas, il peut aussi être loué en même temps à d’autres personnes ou encore ne correspond pas à l’annonce.

« Commencez par vérifier que le logement existe en recherchant l’adresse sur internet après avoir demandé l’adresse à l’annonceur », conseille Maître Stéphane Aguiraud, avocat au barreau d’Aix-en-Provence. Cela permet de vérifier que l’appartement indiqué comme situé proche de la mer n’est pas à une demi-heure en voiture.

Il est également important de ne pas fonctionner seulement par mail ou SMS mais de parler de vive voix au propriétaire. Cela vous permettra de lui demander l’adresse du bien loué et son adresse personnelle. Profitez-en pour réclamer d’autres photos du bien en extérieur et intérieur. Si tous ces contacts ne semblent pas concluants mieux vaux renoncer avant d’avoir versé de l’argent.

« Attention aussi aux propositions de prix cassés ou en décalage avec les autres annonces même en dernière minute car en général cela cache une arnaque », prévient la Chambre nationale des huissiers de justice saisie régulièrement sur cette question. Si vous êtes inquiet, il est possible de prendre une assurance par le biais des plates-formes. Il faut compter 4,5 % du montant de la location.

Régler 30 % au maximum

Pour bloquer la réservation, le propriétaire peut demander un acompte qui doit être limité à 30 % du total. N’acceptez pas de tout verser en échange d’une ristourne. Avec un acompte, l’engagement est définitif entre les deux parties. Le locataire ou le propriétaire qui se désiste doit alors indemniser l’autre à concurrence du préjudice subi.

Avec des arrhes, le loueur comme le locataire peuvent se dédire après la conclusion du contrat. Le locataire qui se dédit perd ses arrhes et le loueur doit, quant à lui, rembourser le double des arrhes. Sachez que si le contrat ne précise pas la nature de l’avance, elle est considérée comme des arrhes (article L 114-1 du code de la consommation).

Autre précaution, PAPVacances rappelle de ne pas donner ses relevés de comptes et de ne pas régler par mandat cash ou virement bancaire, surtout à l’étranger. Il est conseillé de payer par chèque envoyé par courrier postal, par carte bleue ou PayPal.
Signez un contrat de location saisonnière

Une fois sur place, « si le bien n’est pas conforme au descriptif ou révèle des vices non signalés, empêchant l’usage normal et paisible de la location, l’article L. 121 – 1 du code de la consommation vous permet de demander un rabais ou un remboursement au propriétaire » rappellent les huissiers. Mais si le propriétaire n’est pas d’accord pour vous dédommager il faudra saisir la justice.

Enfin, signer un contrat de location saisonnière est une obligation selon l’article L 324-2 du code du tourisme. Il doit être rédigé en deux exemplaires originaux datés et signés par le locataire et le bailleur. Les coordonnées (identité complète et adresse du propriétaire et du locataire), la description précise du bien, le tarif et modalités de paiement doivent être indiqués. Un état des lieux doit aussi être signé par les deux parties. Et avant de partir, passez aussi un coup de fil à votre assurance habitation afin de vérifier que vous êtes couvert au cas où vous seriez l’auteur de dégâts dans votre location.