Le président des Etats-Unis, Donald Trump, au siège de l’OTAN, à Bruxelles, mecredi 11 juillet. / ERIC LALMAND / AFP

S’ils connaissaient mal l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN), les Bruxellois ont appris à découvrir le chaos que pouvait créer, dans leur ville, un de ses sommets, tel celui qui avait lieu mercredi 11 et jeudi 12 juillet au nouveau siège de l’organisation. Et si l’ambiance était électrique dans l’enceinte à la suite des propos de Donald Trump sur l’Allemagne ou les dépenses des Européens, elle l’était aussi dans une large partie de la ville. Des mesures de sécurité exceptionnelles, voire délirantes, avaient été mises en place, entraînant la coupure des différentes artères menant à l’OTAN mais aussi d’autres axes majeurs pour permettre le passage des convois officiels ou assurer leur sécurité. L’ambassade américaine, l’hôtel de la délégation américaine et le Palais royal étaient d’autres zones inaccessibles.

Vingt-neuf chefs d’Etat et de gouvernement, de nombreux ministres ainsi que cinquante-cinq délégations participaient à l’événement, ce qui a mobilisé environ 2 500 policiers et 1 000 militaires. Pour les responsables de la sécurité, pourtant rôdés aux réunions européennes, ce sommet était un véritable casse-tête. Il l’est rapidement devenu pour tout le monde.

Des transports en commun eux aussi arrêtés

Mercredi après-midi le « ring » (périphérique) ceinturant la ville, déjà très congestionné en temps normal, a été coupé à hauteur de l’aéroport de Zaventem, ce qui a bloqué des usagers pendant près de deux heures. Les transports en commun étaient eux aussi arrêtés, ou déroutés, alors même que l’OTAN avait tenté d’inciter journalistes et participant à les utiliser, en leur offrant un laissez-passer…

Se rendre en voiture au sommet était en tout cas une véritable aventure, d’autant qu’un parking avait été prévu pour quelques centaines de véhicules seulement, ce qui a forcé les automobilistes à se garer dans les rues avoisinantes, où veillaient les agents verbalisant de la commune d’Evere, qui n’ont manifestement pas chômé.

Le parc du Cinquantenaire, vaste espace vert du quartier européen, était, lui aussi, fermé : c’est dans l’un de ses palais que se déroulait le dîner réunissant les chefs d’Etat et de gouvernement, dans la soirée de mercredi. Toutes les rues menant au quartier étaient coupées, l’enceinte passée au peigne fin depuis vingt-quatre heures et tous les accès bloqués. Le lendemain, d’autres gigantesques embouteillages étaient constatés dans la ville, avant et après la dernière journée du sommet.

La tâche du millier de journalistes accrédités n’était pas plus aisée et ils ont été les témoins de nombreuses scènes cocasses, comme quand, mercredi matin, cinquante d’entre eux ont été confinés dans une navette de la société des transports bruxellois pendant près d’une heure. Des « raisons de sécurité » – l’arrivée du président américain une heure après, sans doute – les empêchaient de se rendre (à pied) à l’entrée du bâtiment, éloignée de plusieurs centaines de mètres du lieu où se déroulait le sommet.