Le directeur général d’Uber, Dara Khosrowshahi, à Sun Valley dans l’Idaho, le 10 juillet 2018. / Drew Angerer / AFP

Première situation de crise pour Dara Khosrowshahi, le directeur général d’Uber, nommé en août 2017 pour tourner la page des scandales secouant l’entreprise. Mardi 10 juillet, la plate-forme américaine de voitures avec chauffeur (VTC) a officialisé la démission de Liane Hornsey, sa directrice des ressources humaines. Un départ soudain, qui pourrait avoir été précipité par les questions posées la veille par l’agence Reuters sur des accusations de discriminations raciales au sein de l’entreprise.

Dans un message adressé aux employés, M. Khosrowshahi n’a fourni aucune explication. D’après la presse américaine, Mme Hornsey avait été mise en cause par un employé anonyme qui lui reprochait de ne pas prendre au sérieux des plaintes en interne pour discrimination raciale et d’avoir tenu des propos désobligeants envers Bernard Coleman, le responsable chargé de la diversité. Uber avait diligenté une enquête, confiée à un cabinet d’avocats. Selon son premier rapport, certaines accusations étaient fondées.

Une nouvelle culture d’entreprise

Passée par Google, Mme Hornsey avait été recrutée en janvier 2017 par la précédente direction, un mois avant le témoignage d’une ancienne ingénieure accusant Uber d’ignorer des plaintes pour harcèlement sexuel. Ce scandale avait conduit à la mise à l’écart de Travis Kalanick, le fondateur de la société. En mars, Uber a accepté de verser 10 millions de dollars (8,5 millions d’euros) pour mettre un terme à une action de groupe (class action).

Face à la crise interne, la responsable avait imposé des changements managériaux et instauré des règles sur l’égalité salariale. Pour M. Khosrowshahi, cette affaire tombe mal. Depuis un an, il tente d’insuffler une nouvelle culture d’entreprise et de redorer l’image de la plate-forme. Mais ces efforts pourraient être remis en cause par de nouvelles révélations embarrassantes.