Le projet de fusion pourrait être repoussé au premier semestre 2019. / SÉBASTIEN BOZON / AFP

La Commission européenne, gendarme de la concurrence en Europe, a ouvert vendredi 13 juillet une enquête approfondie sur le projet d’union du constructeur ferroviaire français Alstom avec les activités mobilités de l’allemand Siemens. Elle explique dans un communiqué craindre que cette « concentration ne réduise la concurrence pour la fourniture de plusieurs types de trains et de systèmes de signalisation ».

Alstom, qui fabrique notamment le TGV, et la division transport de Siemens, qui produit l’ICE, ont signé à la fin de mars un accord de rapprochement pour tenir tête au chinois CRRC et au canadien Bombardier.

Bruxelles compte examiner si ce projet de rachat « priverait les opérateurs ferroviaires européens d’un choix de fournisseurs et de produits innovants et conduirait à une hausse des prix » qui pourrait par ricochet porter préjudice aux clients passagers. La Commission rendra sa décision d’ici au 21 novembre 2018.

Polémique en France

Le 8 juin, Siemens et Alstom n’avaient pas exclu de retarder leur fusion au premier semestre 2019, invoquant « les travaux préparatoires de prénotification [auprès des autorités de la concurrence] extensifs et des efforts nécessaires à la collecte de données dans plusieurs pays ».

Cette union avait suscité en septembre une polémique en France, une partie de la classe politique dénonçant la prise de contrôle par un groupe allemand d’un fleuron de l’industrie française. L’intersyndicale d’Alstom était opposée au projet, craignant des fermetures de sites et des suppressions d’emplois en France. En revanche en Allemagne, le projet n’a guère suscité d’émoi et a été perçu comme salutaire pour le rail européen mais aussi pour le pays.