Une ambulance sur les lieux de l’attentat de Mastung, au Pakistan, vendredi 13 juillet. / BANARAS KHAN / AFP

Cent vingt-huit personnes ont été tuées dans un attentat-suicide contre un meeting électoral, à Mastung, dans le sud-ouest du Pakistan. Le groupe Etat islamique (EI) a revendiqué cette attaque dans un communiqué publié par l’agence de propagande de l’organisation djihadiste, Aamaq.

Il s’agit du troisième attentat en quatre jours au Pakistan, où des élections législatives doivent se dérouler le 25 juillet dans un climat de plus en plus tendu. Selon le ministre de l’intérieur de la province du Baloutchistan, Agha Umar Bungalzai, l’attentat visait un rassemblement de l’homme politique Mir Siraj Raisani, candidat à un siège de député provincial sous l’étiquette du parti Baluchistan Awami Party (BAP), qui est mort dans l’attaque.

Déploiement de 370 000 soldats

Plus tôt dans la journée, une bombe cachée sur une moto avait explosé près de Bannu (nord-ouest) au passage du convoi d’un autre candidat aux élections, tuant 4 personnes et en blessant une quarantaine, selon la police. L’homme politique visé, Akram Khan Durrani, représentant d’une coalition de partis religieux, le MMA, a survécu à l’attaque.

Un attentat-suicide revendiqué par les talibans pakistanais avait également visé mardi 10 juillet au soir une réunion électorale du Awami National Party (ANP) à Peshawar (nord-ouest), tuant 22 personnes, dont l’homme politique local Haroon Bilour.

« Les autorités pakistanaises ont le devoir de protéger les droits de tous les Pakistanais en cette période d’élections, leur sécurité physique et leur capacité à exprimer librement leurs opinions politiques, quel que soit le parti auquel ils appartiennent », a réagi Omar Waraich, directeur adjoint pour l’Asie du Sud à Amnesty International. L’armée a déclaré plus tôt cette semaine qu’elle prévoyait le déploiement de plus de 370 000 hommes pour assurer la sécurité le jour du vote.

Par ailleurs, l’ancien premier ministre, Nawaz Sharif, et sa fille Maryam ont été arrêtés en revenant dans le pays. Ils avaient été condamnés respectivement à dix et sept ans de prison par un tribunal anticorruption vendredi dernier alors qu’ils se trouvaient à Londres au chevet de leur épouse et mère, qui y est soignée pour un cancer.