L’université de la Sorbonne est la troisième européenne pour la qualité de son enseignement en 2018, selon « Times Higher Education ». / skeeze Pixabay CCO Creative Commons by 2.0

Le magazine britannique Times Higher Education (THE) a publié, jeudi 11 juillet, ce qu’il présente comme une première mondiale : un palmarès européen des universités sur le critère de la qualité de l’enseignement, « The Europe Teaching Rankings », où la France fait bonne figure. Derrière Cambridge puis Oxford, l’université de la Sorbonne se classe en troisième position. Un autre établissement français, l’université Paris-Sud (17e), figure dans le top 20, aux côtés de quinze établissements britanniques et trois espagnols : l’université de Navarre (8e), l’université de Barcelone (19e) et l’université autonome de Barcelone (20e).

Parmi les 242 universités d’Europe de l’Ouest et du Sud distinguées, 23 sont françaises, dont dix se classent parmi les cent premières. Ainsi, l’université Claude-Bernard Lyon-I est classée 50e, l’université d’Aix-Marseille et l’université fédérale de Toulouse se classent entre la 50e et la 75e place, et les universités de Lille, Montpellier, Paris-I Panthéon-Sorbonne, Paris-Descartes et Strasbourg se situent entre la 76e et la 100e place. Les institutions britanniques sont, de loin, les plus représentées : elles sont cent à être distinguées, devançant les universités espagnoles (42), allemandes (31), italiennes (25) françaises (23), néerlandaises et portugaises (8 chacune) et irlandaises (5).

Classement « pilote »

Il est néanmoins délicat de tirer des enseignements de ce classement « pilote », qui a été « extrêmement difficile à faire », reconnaît le rédacteur en chef de THE, Phil Baty. « Les classements mondiaux de la performance de la recherche bénéficient de la disponibilité immédiate de données largement acceptées qui peuvent être comparées simplement et au-delà des frontières nationales. De bonnes données sur l’enseignement sont beaucoup plus difficiles à obtenir, et encore plus difficiles à comparer entre différents systèmes universitaires nationaux, avec des normes très différentes de collecte et de restitution des données », explique-t-il dans une présentation du classement.

Pour réaliser ce palmarès, THE s’appuie notamment sur une enquête réalisée auprès de 30 000 étudiants européens, prenant quatre critères en compte : l’implication des étudiants, la réussite étudiante, l’environnement pédagogique et les ressources des établissements. Et les résultats diffèrent « de manière significative » du classement mondial des universités THE, qui fait partie des classements largement scrutés à l’international et qui se concentre sur l’excellence de la recherche.

Pour M. Baty, « nous devons être francs quant aux défis auxquels nous avons été confrontés, et aux compromis et réserves associés à cette analyse ». Pour utiliser des données comparables, THE s’est ainsi limité aux huit pays cités plus haut. Et n’a retenu que les établissements accueillant au moins 5 000 étudiants en premier cycle, ce qui exclut nombre de grandes écoles françaises. Et a dû exclure des universités sur lesquelles il n’avait pas assez de données. Mais cette approche « pionnière », si elle rencontre de nombreuses limites, a au moins le mérite d’ouvrir une piste sur la première préoccupation des étudiants.