Cinq personnes au moins ont été tuées lundi 16 juillet dans une attaque attribuée aux rebelles ougandais des Forces démocratiques alliées (ADF) dans l’est troublé de la République démocratique du Congo, a appris l’AFP de sources concordantes. L’attaque a visé une position de l’armée à Kabasewa, à 60 km à l’est de Béni, dans la province du Nord-Kivu.

« Nous déplorons la mort de trois militaires, alors que trois autres sont blessés », a déclaré à l’AFP le capitaine Mak Hazukay, porte-parole de l’armée dans la région. Deux rebelles ont également été tués, a-t-il ajouté. « L’ennemi a pillé la pharmacie du poste de santé, du bétail et a fait des villageois des porteurs » des affaires pillées.

Outre les trois militaires et deux présumés ADF, « trois civils ont également été tués, dont un infirmier », a déclaré à l’AFP Noella Muliwavyo, présidente de la société civile de Béni. « Nous nous posons la question de savoir comment les rebelles peuvent franchir plusieurs kilomètres jusqu’à arriver à brûler un camp de l’armée sans que l’armée n’arrive à les voir. C’est vraiment déplorable », a lancé Mme Muliwavyo.

Série de massacres

Les ADF sont des rebelles ougandais musulmans présents dans l’est de la RDC depuis 1995 et accusés par les autorités congolaises et la Mission de l’ONU en RDC (Monusco) d’être responsables d’une série de massacres de plusieurs centaines de civils depuis 2014.

Cette version a été remise en cause en 2015 par le Groupe d’études sur le Congo de l’université de New York, selon lequel les responsabilités sont partagées entre les ADF et d’autres éléments armés, dont des soldats congolais. Membres d’un groupe à l’idéologie méconnue, les ADF sont aussi accusés de la mort de quinze casques bleus tanzaniens dans la région de Béni en décembre 2017.

Le Nord-Kivu, l’une des régions les plus peuplées de la RDC, est le fief de nombreux groupes armés qui tuent ou enlèvent des civils.