Le dispositif de sécurité sur les Champs-Elysées « tirait les leçons de 1998 » dans un contexte de menace terroriste « élevée », a expliqué mercredi 18 juillet sur Europe 1 le préfet de police de Paris Michel Delpuech, pour répondre aux critiques sur la célébration rapide des Bleus champions du monde.

De nombreux supporteurs se sont en effet indignés que le bus à impériale transportant l’équipe de France, sacrée la veille à Moscou en finale de la Coupe du monde, soit passé rapidement lundi sur la prestigieuse avenue de la capitale. Une partie de l’opposition a d’ailleurs estimé que le président Emmanuel Macron s’était « approprié » la victoire des Bleus, attendus à l’Elysée après leur défilé sur les Champs – comme en 1998.

« La foule était énorme sur les Champs-Elysées, au moins 300 000 personnes. Nous avions mis en place un dispositif sans précédent, qui tirait les leçons de 1998 », où le bus avait mis plusieurs heures à fendre la foule, qui n’était pas contenue, a souligné Michel Delpuech. « Les temps ont changé », a-t-il ajouté pour justifier la mise en place « d’un “barriérage” qui a permis de dédier et sauvegarder un couloir de progression pour le bus ».

« Imaginez ce qui se serait passé si ce couloir de progression avait été envahi, avait été bloqué. Que n’aurait-on dit ? On aurait eu des risques pour la sécurité des joueurs, on mettait en difficulté les fonctionnaires qui assuraient le cheminement, on mettait aussi en difficulté la foule. »

« La sécurité a été largement garantie »

Par ailleurs, le bus n’allait pas si vite, a-t-il jugé : « L’itinéraire est court, c’est 1 300 mètres depuis le haut des Champs jusqu’au rond-point [des Champs-Elysées] ; 1,3 km, 12 minutes : ça fait 6,5 km/h. »

Durant la semaine marquée par les célébrations des victoires en demi-finale et finale du Mondial, entrecoupées par les festivités du 14-Juillet, « globalement la sécurité a été largement garantie, assurée dans un contexte qui est celui d’une menace terroriste latente, de niveau élevé, avérée, une menace endogène », a encore estimé M. Delpuech.

Les incidents dimanche soir sur les Champs-Elysées, avec le saccage de plusieurs boutiques dont le Drugstore Publicis, ont été le fait « de pilleurs », de « groupes qui n’ont pas grand-chose à voir avec ce qu’est un vrai supporteur », a-t-il jugé.