Donald Trump a demandé à John Bolton, son conseiller à la sécurité nationale, d’inviter Vladimir Poutine à Washington durant l’automne, a annoncé jeudi 19 juillet la porte-parole de la Maison Blanche, Sarah Sanders.

« Le président Trump a demandé à John Bolton d’inviter le président Poutine à Washington à l’automne, et des discussions sont déjà en cours à ce sujet », dit-elle sur Twitter.

Cette annonce intervient trois jours après le tout premier sommet entre les deux hommes, lundi à Helsinki, qui a soulevé un tollé aux Etats-Unis. Beaucoup, y compris dans le camp républicain, reprochent à Donald Trump de ne pas avoir demandé de comptes à son homologue pour les ingérences russes dans la campagne présidentielle de 2016 aux Etats-Unis et veulent être informés de la teneur des discussions qu’il a eues avec lui.

Dan Coats, directeur du renseignement national, a reconnu jeudi ignorer ce qui s’est exactement passé au cours de cet entretien. « Jusqu’à ce que nous sachions ce qui s’est passé lors de cette réunion de deux heures à Helsinki, le président ne doit plus avoir d’interactions individuelles avec Poutine aux Etats-Unis, en Russie ou ailleurs », estime quant à lui Chuck Schumer, président du groupe démocrate du Sénat, dans un communiqué publié après l’annonce de l’invitation de Vladimir Poutine.

Sa dernière visite aux Etats-Unis remonte à 2007. Il avait alors passé deux jours dans la résidence de la famille Bush à Kennebunkport, dans le Maine. Dmitri Medvedev, aujourd’hui premier ministre, s’est par ailleurs rendu à Washington en 2010 en qualité de chef de l’Etat.

Jeudi, Donald Trump avait dit attendre avec impatience un autre sommet avec Poutine, après ce qu’il a estimé être le « grand succès » de la rencontre d’Helsinki, malgré l’indignation qu’il a suscitée. « Nous voyons qu’il y a des forces aux Etats-Unis qui sont prêtes tout simplement à sacrifier les relations russo-américaines pour leurs seules ambitions, dans le cadre d’une bataille politique interne », a quant à lui commenté Vladimir Poutine.

Ingérence russe

Selon les services de renseignement américains, la Russie s’est bel et bien ingérée dans l’élection présidentielle de 2016 au détriment de la candidate démocrate Hillary Clinton et cherche désormais à peser sur les « midterms » qui auront lieu le 6 novembre. Donald Trump a pourtant jugé lundi qu’il n’y avait pas de raison de donner plus de crédit à ces conclusions qu’au démenti de Vladimir Poutine. Il a expliqué le lendemain que sa langue avait fourché.

Dans un entretien diffusé jeudi par la chaîne CNBC, il assure être bien plus dur envers la Russie que ses prédécesseurs à la Maison blanche. Il a estimé que s’entendre avec la Russie était une bonne chose mais qu’« il serait le pire ennemi de Vladimir Poutine » si les relations américano-russes « ne marchent pas ».

La Maison Blanche a par ailleurs annoncé jeudi le rejet d’une offre de Vladimir Poutine, qui a proposé à Helsinki de laisser des enquêteurs américains assister à l’interrogatoire des 12 agents des services de renseignement russes inculpés vendredi dernier aux Etats-Unis d’ingérences dans les élections de 2016 (Full Story), à condition que des Russes soient autorisés à faire de même avec des Américains poursuivis en Russie. « C’est une proposition qui a été faite avec sincérité par le président Poutine, mais le président Trump est en désaccord avec elle », a expliqué Sarah Sanders.

Mercredi, la Maison Blanche avait dit que le président y réfléchissait, ce qui avait soulevé de vives critiques à la fois chez les républicains et chez les démocrates.