Alexandre Benalla au côté d’Emmanuel Macron, lors du salon de l’agriculture, le 24 février 2018. / POOL / REUTERS

C’est la première fois qu’ils s’expriment publiquement. Dans un communiqué publié par LCI/TF1, Mes Laurent-Franck Lienard et Audrey Gadot, avocats d’Alexandre Benalla, écrivent que l’ancien collaborateur d’Emmanuel Macron « est abasourdi par l’utilisation médiatique et politique de son action du 1er mai 2018 sur deux fauteurs de trouble qui agressaient les policiers ». Action qu’il justifie par la volonté de « prêter main-forte » aux policiers face aux manifestants.

Alexandre Benalla, mis en examen dimanche 22 juillet au soir notamment pour « violences en réunion », dit avoir repéré ce jour-là « deux individus particulièrement virulents » et avoir voulu aider « à la maîtrise de ces personnes », comme l’y autorise l’article 73 du code de procédure pénale, selon ses conseils :

Cette initiative personnelle de M. Benalla (…) sert manifestement aujourd’hui à porter atteinte à la présidence de la République dans des conditions qui défient l’entendement.

M. Benalla avait été filmé — puis a été identifié par Le Monde — le 1er mai au côté d’un employé du parti présidentiel (La République en marche), Vincent Crase, mis en examen lui aussi, en train de frapper et de malmener des manifestants le jour de la fête des travailleurs à Paris.

Une « action vigoureuse mais menée sans violence »

Selon ses avocats, l’ancien chargé de mission à l’Elysée dit avoir « été invité » par la direction de l’ordre public et de la circulation de la préfecture de police de Paris à accompagner les policiers en tant qu’« observateur » de leurs opérations de maintien de l’ordre. Il assure également que son « action vigoureuse mais menée sans violence n’a causé aucune blessure » :

M. Benalla a immédiatement rendu compte de son intervention personnelle, qui lui a été vivement reprochée. Il a fait l’objet d’une sanction administrative de la part de son employeur.

Selon Bruno Roger-Petit, porte-parole de l’Elysée, l’ex-collaborateur du chef de l’Etat, dont le licenciement a été annoncé vendredi, avait été mis à pied quinze jours en mai et « démis de ses fonctions en matière d’organisation de la sécurité des déplacements du président ». Il apparaît pourtant sur plusieurs clichés récents au côté de M. Macron ou du couple présidentiel.

Dans l’enquête judiciaire en cours, confiée dimanche à un juge d’instruction, trois hauts gradés de la police ont également été mis en examen dimanche soir pour « violation du secret professionnel » et « détournement d’images issues d’un système de vidéoprotection ». Déjà suspendus la semaine dernière, ils sont soupçonnés d’avoir transmis à Alexandre Benalla des images de vidéosurveillance tournées au moment des faits.

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