Un campement de plusieurs centaines de migrants, installé depuis plus d’un mois dans un square du centre-ville de Nantes, a été évacué au matin du lundi 23 juillet par les forces de l’ordre. L’opération a débuté dans le calme aux alentours de 8 h 30 sur ce campement du square Daviais, situé en plein cœur de Nantes, où étaient recensées jusqu’à 400 personnes.

« L’objectif de cette expulsion est de mettre fin à une situation présentant des risques élevés pour la santé et la salubrité publiques », a souligné dans un communiqué la préfecture de Loire-Atlantique, qui avait demandé en urgence l’évacuation de ce campement.

Une évacuation dans le calme

Des bulletins en français, anglais et arabe ont été distribués aux personnes migrantes – originaires essentiellement du Soudan et d’Erythrée –, les invitant à se rendre dans un guichet unique d’accueil temporaire, pour y faire examiner leur situation par les services de l’Etat. Les occupants du square ont été conduits vers la salle de la ville où est installé ce guichet.

La mairie avait refusé il y a une semaine de demander l’évacuation, estimant que l’accueil des migrants devait être « digne et organisé » et annonçant qu’elle se mobilisait « aux côtés de celles et ceux qui cherchent des solutions ».

Saisi par la préfecture de Loire-Atlantique après le refus de la ville, le tribunal administratif de Nantes avait ordonné mercredi 18 juillet l’évacuation « sans délai » de ce campement, où s’étaient réfugiées dans plus de 280 tentes des mineurs isolés, des femmes isolées avec des bébés et une famille.

De mauvaises conditions de salubrité

« Les conditions de santé et de salubrité publique restent particulièrement dégradées sur le site », avait estimé le juge des référés de la juridiction administrative, s’inquiétant notamment du « petit espace » où les personnes migrantes « n’ont accès, en pleine chaleur, qu’à un seul point d’eau et un seul sanitaire ».

« On les invite à aller dans un lieu, mais il n’y aura pas de place pour tout le monde », a déploré, lundi après l’évacuation, un membre d’un collectif de soutien aux migrants.

La préfecture a promis la mise à l’abri des « personnes les plus vulnérables » et celle des demandeurs d’asile « dans la limite des places disponibles ». Elle a, par ailleurs, annoncé avoir mobilisé des places d’hébergement « sur l’ensemble du territoire national », le dispositif d’accueil « étant actuellement saturé en région Pays de la Loire ».

Selon les autorités, les demandes d’asile ont augmenté à Nantes de 28 % en un an, là où d’autres grandes villes ont enregistré des baisses.

La préfecture a annoncé que les migrants ne pouvant prétendre ni à l’asile ni au séjour, ou dont la demande d’asile relève d’un autre Etat membre de l’Union européenne seront « invités à quitter le territoire ».