Site PSA près de Rennes (Ille-et-Vilaine), 16 juillet. / FRED TANNEAU / AFP

Les dirigeants de PSA peuvent se frotter les mains : l’audacieux pari qu’ils ont effectué en achetant Opel, un constructeur allemand en difficulté depuis de longues années, paraît en passe d’être gagné. Consolidée dans les comptes depuis le 1er août 2017, l’ancienne filiale européenne à problèmes de General Motors a dégagé un bénéfice opérationnel courant de 502 millions d’euros au premier semestre 2018, alors qu’elle perdait auparavant de l’argent de façon continue.

Un redressement plus rapide que prévu, et applaudi par les investisseurs. Mardi matin 24 juillet, l’action PSA bondissait de 9,6 %, à 22,39 euros, retrouvant des niveaux oubliés depuis août 2011. A ce cours, le groupe fondé par la famille Peugeot est valorisé 20,3 milliards d’euros par la Bourse.

Les voyants sont effectivement au vert pour PSA : si l’intégration d’Opel se passe pour le mieux, les autres activités du constructeur affichent également de solides performances. Si bien que le groupe dégage au total des résultats record. Son bénéfice opérationnel du semestre a grimpé de 48 % à 3 milliards, bien plus qu’attendu par la plupart des analystes. Quant au bénéfice net, il a augmenté de 18 %, à 1,5 milliard d’euros. Et l’amélioration devrait se poursuivre.

« De nombreux vents contraires »

« Opel-Vauxhall a commencé à déployer son potentiel, son redressement est maintenant clairement engagé », s’est félicité le directeur financier de PSA, Jean-Baptiste de Chatillon, mardi matin. La nouvelle division a simultanément réduit ses coûts et remonté ses prix, en se concentrant sur les produits les plus rentables.

Résultat : durant les six premiers mois de l’année, l’ancienne division européenne de General Motors a réalisé une marge opérationnelle courante de 5 %, sensiblement inférieure à celle du pôle historique Peugeot-Citroën-DS (8,5 %), mais sans comparaison avec les pertes passées. De même, elle est parvenue à dégager un « free cash-flow » (trésorerie disponible) opérationnel courant de 1,2 milliard d’euros, alors qu’il était négatif de 1,4 milliard en 2017. Et « c’est juste le début », a promis M. de Chatillon : Opel va « continuer à améliorer ses performances » pour atteindre le niveau du groupe, en particulier grâce à l’accord de restructuration signé en mai avec les syndicats.

Les bons chiffres de PSA sont d’autant plus marquants qu’ils ont été obtenus malgré « de nombreux vents contraires », souligne la direction. Le groupe a en particulier été pénalisé par la baisse des devises en Amérique latine et la hausse des matières premières. Il a également dû déprécier de 168 millions d’euros la valeur comptable de ses activités en Iran, après les sanctions imposées par les Etats-Unis qui ont amené PSA à se retirer de se pays.