Deuxième opération de police dans l’enquête sur le groupuscule d’ultradroite Action des forces opérationnelles (AFO). Trois nouveaux suspects ont été interpellés, lundi 23 juillet, et placés en garde à vue, soupçonnés par la justice de vouloir attaquer des cibles liées à l’islam radical, a-t-on appris de source judiciaire, confirmant une information du Parisien.

Menées par les hommes de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), ces nouvelles arrestations – deux femmes et un homme – ont été effectuées à la demande du juge antiterroriste chargé du dossier. Les gardes à vue peuvent durer jusqu’à quatre-vingt-seize heures, comme le prévoient les textes en matière de lutte antiterroriste.

Les enquêteurs s’interrogent sur leur rôle éventuel au sein du groupuscule visé en juin par une importante opération policière. Dix de ses membres présumés – dont son probable chef de file, un policier à la retraite qui entendait « durcir l’action » du groupe, selon une source proche de l’enquête – ont été mis en examen le 27 juin, notamment pour « association de malfaiteurs terroriste criminelle ».

Le chef présumé du groupuscule d’ultradroite qui avait sollicité un débat différé sur sa détention provisoire a été remis en liberté sous contrôle judiciaire le 29 juin, tout comme un autre membre de la cellule. Le parquet de Paris a toutefois fait appel de la décision du juge des libertés et de la détention concernant le policier retraité. Quatre autres suspects avaient été placés en détention provisoire.

« Lutter contre le péril islamiste »

Ce groupuscule d’inspiration survivaliste, qui affiche son ambition de lutter « contre le péril islamiste », avait évoqué des projets d’attaques contre des islamistes sortant de prison ou des mosquées radicales.

Trente-six armes à feu et des milliers de munitions ont été retrouvées lors de perquisitions chez les suspects, y compris des éléments entrant dans la fabrication d’explosifs de type TATP.

Des investigations lancées à la mi-avril par le parquet avaient permis aux policiers de la DGSI d’établir que des membres « cherchaient à se procurer des armes » et que certains « avaient testé des explosifs et des grenades de confection artisanale ».

Sur la base de ces éléments, le parquet avait ouvert une information judiciaire le 14 juin, conduisant à cette opération policière d’envergure dix jours plus tard en Corse, en Charente-Maritime, dans la Vienne et en région parisienne.