La femme d’affaires et fille de l’ex-président angolais José Eduardo dos Santos a dénoncé, lundi 23 juillet, l’annulation par le nouveau chef de l’Etat Joao Lourenço d’un contrat accordé à l’une de ses sociétés, nouvel épisode des tensions entre tenants de l’ancien et du nouveau régime.

En août 2017, quelques semaines avant la prise de fonction de Joao Lourenço, l’Etat angolais avait octroyé à la société Atlantic Ventures, propriété de la richissime Isabel dos Santos, la construction d’un port en eaux profondes à Barra do Dande (nord-ouest), le long de la côte Atlantique.

Dans la foulée, le gouvernement avait émis une garantie d’Etat de 1,5 milliard de dollars (1,3 milliard d’euros) afin de permettre à Atlantic Ventures de commencer sans tarder les travaux.

Mais en juin, M. Lourenço a publié un décret abrogeant la concession accordée à Atlantic Ventures pour « ne pas avoir respecté les dispositions légales » d’une loi sur les marchés publics, en clair d’avoir bénéficié du contrat sans appel d’offres.

« Aucune expérience »

Le ministère des transports a justifié l’annulation du contrat en affirmant que la société de Mme dos Santos n’avait « aucune expérience » en matière de construction et en jugeant « peu crédible » son plan de financement du projet.

Dans un communiqué consulté par l’AFP lundi, Atlantic Ventures a riposté en assimilant la décision du gouvernement à une « expropriation » et exigé le « paiement d’indemnités (…), ce qui implique des coûts supplémentaires pour l’Etat et donc pour le contribuable ».

José Eduardo dos Santos a dirigé l’Angola pendant trente-huit ans, un règne au cours duquel il a mis l’économie du pays en coupe réglée au profit d’une poignée de proches.

Issu du même Mouvement populaire pour la libération de l’Angola (MPLA) au pouvoir depuis l’indépendance en 1975, M. Lourenço lui a succédé en septembre 2017 après les élections en promettant de relancer l’économie et d’éradiquer la corruption. Il a limogé Isabel dos Santos de son poste de PDG de la compagnie pétrolière publique Sonangol. Elle est aujourd’hui accusée de détournement de fonds.