🔴 Affaire Benalla : « rien n’a été masqué » ni « omis », assure le premier ministre
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La séance de questions au gouvernement à l’Assemblée nationale du 24 juillet a été quasiment entièrement consacrée à l’affaire Benalla révélée par Le Monde du nom de ce proche collaborateur d’Emmanuel Macron filmé en train de frapper des manifestants en marge du défilé du 1er-Mai cette année à Paris.

Pendant une heure, le chef du gouvernement, Edouard Philippe, a défendu la gestion de la crise par l’Elysée, dans une ambiance électrique et face à un hémicycle quasiment plein.

« Une dérive individuelle ne fait pas une affaire d’Etat »

L’offensive a été ouverte par Christian Jacob. Le président du groupe Les Républicains a interrogé le premier ministre sur le silence du gouvernement quant à l’affaire Benalla et sur les raisons de l’ascension fulgurante du jeune homme. Des interrogations auxquelles Edouard Philippe a répondu en mettant en avant la responsabilité individuelle de M. Benalla :

« Une dérive individuelle de la part de ce chargé de mission ne fait pas une affaire d’Etat. Les copinages malsains évoqués hier [par le préfet de police de Paris Michel Delpuech] ne font pas une affaire d’Etat. (…) Je prendrai moi-même les mesures qui s’imposent pour éviter que de tels dysfonctionnements puissent se reproduire. »

« Je conçois que l’on puisse peut-être poser des questions sur l’éventuelle proportionnalité de la décision qui a été prise [de mettre à pied M. Benalla 15 jours en mai]. Mais la célérité de la réponse n’est pas contestable », a-t-il encore répondu à Christian Jacob, qui avait annoncé dans la matinée du 24 juillet son intention de déposer dans les prochains jours une motion de censure contre le gouvernement.

« Rien n’a été masqué, rien n’a été omis »

Valérie Rabault, présidente du groupe Nouvelle Gauche, s’est alarmée des nouvelles révélations quotidiennes charriées par l’affaire et des « passe-droits qui semblent avoir été accordés depuis l’Elysée ».

« Vous indiquez que dans les événements mentionnés, il y aurait pu avoir une volonté de masquer. C’est faux, entièrement faux, a contre-attaqué le premier ministre. D’abord parce que dès que ce comportement a été connu, une sanction a été prise, et a été effective. Toutes les réactions ont été prises lorsque les faits ont été connus. Vous pouvez contester la proportionnalité, mais rien n’a été masqué et rien n’a été omis. »

Le président du groupe MoDem, Marc Fesneau, a par la suite demandé à Edouard Philippe comment ce dernier comptait rétablir la confiance et la sérénité à l’égard du gouvernement. « Un comportement exemplaire, ce n’est pas un comportement infaillible. Une République exemplaire, ce n’est pas une République infaillible », a répondu le chef du gouvernement – avant de mettre en avant « l’exemplarité » du gouvernement.

« Je considère que la sanction a été proportionnée, alors même qu’aucune plainte n’avait été déposée, alors même que cela s’était produit dans un contexte d’immense violence. Les procédures ont été immédiatement engagées, c’est ça être exemplaire. »

« Il n’existe aucune police parallèle »

Peu après, André Chassaigne, président du groupe Gauche démocrate et républicaine, a accusé le premier ministre de refuser de prendre l’ampleur de la crise en compte, « qui ternit pourtant l’image de la France à l’étranger » et serait « l’expression des dérives d’un régime hyperprésidentialisé ». Des accusations réfutées par Edouard Philippe : « Je ne crois pas que notre pays aurait sombré depuis la semaine dernière dans une crise de régime, que son image internationale s’en trouverait ternie », a-t-il affirmé.

Les questions se sont poursuivies avec l’intervention de Laurence Trastour-Isnart, députée Les Républicains des Alpes-Maritimes : « Comment accepter que le président confie autant de privilèges à un jeune homme de 26 ans aux fonctions obscures ? (…) Comment justifier ce système monarchique où notre pays est confié à un cercle de conseillers tout-puissants ? On assiste aux dérives du pouvoir central qui veut supprimer tous les contre-pouvoirs pour accentuer les siens. » Concluant son intervention sur cette dernière question, Edouard Philippe a affirmé qu’il n’existait « aucune parallèle ». « Les dysfonctionnements ont fait l’objet d’une demande du président au secrétaire général de l’Elysée, ces dysfonctionnements et l’organisation vont être corrigés », a déclaré le premier ministre.

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