La justice nigérienne a condamné mardi 24 juillet quatre figures majeures de la société civile à trois mois de prison avec sursis. Ils étaient détenus depuis mars, après une manifestation interdite, a rapporté un de leurs avocats, Me Boudal Effred Mouloul.

Le ministère public avait requis trois ans de prison ferme contre Ali Idrissa, Moussa Tchangari, Nouhou Arzika et Me Abourahamane Lirwana

« Ils vont tous sortir libres aujourd’hui et regagneront leur famille », a assuré l’avocat.

Cependant selon une source judiciaire, Me Lirwana devra rester en prison après avoir été condamné lundi à deux ans de prison dont un avec sursis pour « outrage à magistrat » lors du procès.

Amnesty International a qualifié d’« encourageante » la décision du tribunal. Mais les quatre hommes « n’auraient jamais dû être arrêtés ». « C’était un procès politique », a réagi l’organisation de défense des droits de l’homme dans un communiqué.

Au total 24 personnes ont comparu le 11 juillet pour « organisation et participation à une marche interdite » et « complicité de dégradations de biens publics et privés », selon leurs avocats. Me Effred Mouloul a regretté que certains d’entre eux aient été « condamnés à un an dont six mois assortis de sursis ». Deux autres sont relaxés « pour insuffisance de preuves », ont affirmé leurs proches.

Ils avaient tous été arrêtées le 25 mars après des heurts à Niamey entre les forces de l’ordre et des manifestants qui voulaient braver l’interdiction, par les autorités, d’une manifestation contre la loi de finances 2018 qu’ils jugent « antisociale ». Deux autres activistes arrêtés et écroués le 15 avril dans des circonstances similaires attendent d’être jugés.