Conseiller spécial du président de la République, Ismaël Emelien a eu en sa possession les images de vidéosurveillance des manifestations du 1er Mai obtenues de manière illégale par Alexandre Benalla, selon des informations de BFM-TV, confirmées par l’Elysée.

C’est le témoignage d’un policier entendu et mis en examen dans l’affaire qui a permis de remonter jusqu’à M. Emelien.

Dans la soirée de mercredi 18 juillet, dans la foulée des révélations du Monde identifiant Alexandre Benalla, alors adjoint au chef de cabinet de la présidence de la République en train de molester deux manifestants à Paris, ce dernier s’est fait remettre par des policiers de la préfecture de police de Paris les images de vidéosurveillance de la scène. Depuis, trois fonctionnaires de la préfecture ont été mis en examen.

« Lors de sa garde à vue, l’un d’eux a reconnu avoir tenté de récupérer, dès le jeudi 19 juillet au matin, les bandes auprès d’Alexandre Benalla, rapporte BFM-TV. Ce dernier leur aurait alors expliqué ne plus les avoir en sa possession et les avoir remises à Ismaël Emelien », conseiller et proche du chef de l’Etat. Contacté par la chaîne d’information en continu, l’Elysée reconnaît avoir eu en sa possession ces images. Plusieurs membres du cabinet du président ont d’ailleurs pu les visionner, précise BFM-TV.

Mais si la présidence reconnait les faits, elle assure néanmoins à la chaîne que M. Emelien n’était pas au courant de la provenance des vidéos et minimise le délai de détention de ces images, affirmant les avoir rendues à la justice dès le vendredi 20 juillet. C’est ce jour-là qu’une procédure de licenciement a été engagée à l’encontre d’Alexandre Benalla après que l’Elysée dit avoir appris qu’il s’était procuré illégalement les images.

Benalla affirme avoir remis ces images à un conseiller communication

Dans un entretien exclusif accordé au Monde, publié mercredi 26 juillet, M. Benalla affirme à propos de cette vidéo ne pas l’avoir lui-même demandée et avoir reçu, après les révélations du Monde dans la soirée du 18 juillet, « un appel vers 22 heures de quelqu’un à la préfecture de police », dont il refuse de citer le nom, lequel lui aurait proposé de lui transmettre la vidéo « pour [se] défendre ».

Lire l’intégralité de l’entretien : Entretien exclusif : Alexandre Benalla livre ses vérités

Si ce CD l’intéresse, Alexandre Benalla assure qu’il « ne le regarde pas » et « le remet à l’Elysée à un conseiller communication ». A la question de savoir s’il a ensuite demandé au service communication de l’Elysée ce qu’il avait fait de cette vidéo, M. Benalla croit savoir « qu’ils ont essayé de la diffuser et de la fournir à des gens, pour montrer la réalité des faits ».

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