Le logo Facebook, sur l’un des écrans du Nasdaq,  le 29 mars 2018 à New York. / Richard Drew / AP

Le titre Facebook a plongé de 24 % mercredi 25 juillet après la clôture à Wall Street, un effondrement qui a fait fondre la capitalisation boursière du groupe d’environ 150 milliards de dollars (128 milliards d’euros) en moins de deux heures. Rattrapé par les polémiques de ces derniers mois, le réseau social a déçu au deuxième trimestre, en nombre d’utilisateurs comme en chiffre d’affaires, et a prévenu que le ralentissement se poursuivrait.

Les responsables du groupe ont prévenu pendant une conférence téléphonique que ces tendances au ralentissement de la croissance devraient se poursuivre au deuxième semestre, amplifiant le recul du titre. « C’est une année cruciale » pour Facebook, a commenté son patron Mark Zuckerberg.

Des résultats moins bons qu’espéré

Désinformation, manipulations politiques venues de Russe, gestion des données personnelles : Facebook connaît en effet des polémiques à répétition, mauvaises pour son image et susceptibles de refroidir le public et les annonceurs.

Facebook n’avait au 30 juin que 2,23 milliards d’utilisateurs mensuels actifs (+11 %), moins que les 2,25 milliards anticipés par les marchés, qui scrutaient tout signe de faiblesse du titan. Déception aussi concernant le nombre d’utilisateurs quotidiens actifs, qui étaient 1,47 milliard (+11 %) quand les marchés en attendaient 1,49 milliard. Mark Zuckerberg a expliqué que le nombre d’utilisateurs avait pâti notamment de la mise en œuvre du règlement général de protection des données entré en vigueur en mai dans l’Union européenne et qui renforce les droits des usagers.

Le chiffre d’affaires, constitué presque uniquement des recettes publicitaires du site, a lui aussi déçu, à 13,23 milliards (+42 %), moins que les 13,36 milliards espérés par les analystes. Facebook a pourtant vu son bénéfice net bondir de 31 % à 5,1 milliards de dollars, un peu mieux qu’attendu.

Des investissements massifs sur la sécurité

Le groupe a aussi vu ses dépenses, en partie dues au besoin de mieux contrôler ce qui circule sur le réseau, croître de 50 % à 7,4 milliards. La tendance devrait continuer, a prévenu le groupe. « Nous investissons tellement dans nos systèmes de sécurité que cela va commencer à avoir un effet sur notre rentabilité, nous commençons à le voir ce trimestre », a assuré Mark Zuckerberg.

Facebook tente en effet par tous les moyens de redorer son image et ne regarde pas à la dépense, en particulier depuis le scandale retentissant autour de Cambridge Analytica. Cette firme britannique d’analyse de données avait récupéré des informations sur des dizaines de millions d’utilisateurs de Facebook sans leur consentement, avant de travailler pour la campagne présidentielle du républicain Donald Trump en 2016.

Ce scandale ou les ingérences étrangères dans les élections valent au réseau social plaintes et enquêtes dans le monde entier et M. Zuckerberg avait dû s’expliquer longuement devant les parlementaires américains et européens. La dernière polémique en date remonte à la semaine dernière, lorsque Mark Zuckerberg s’est fait violemment critiquer pour son refus de bannir les négationnistes du réseau social.