Auditions au Sénat, le jeudi 26 juillet 2018. Salle Clémenceau. / JULIEN DANIEL / MYOP POUR LE MONDE

Son audition était très attendue. Le secrétaire général de l’Elysée, Alexis Kohler, est entendu, jeudi 26 juillet depuis 8 h 30, par la commission des lois du Sénat enquêtant sur l’affaire Benalla.

« Il n’existe pas de police parallèle à l’Elysée », a-t-il d’emblée assuré dans son propos liminaire :

« Compte tenu de l’audition du directeur de cabinet Patrick Strzoda hier [mercredi] devant vous, et devant les députés de celles du commandant militaire du palais de l’Elysée, le général Bio-Farina, et du chef du GSPR [groupe de sécurité de la présidence de la République], le colonel Lavergne, je pense, j’espère que vous avez été rassurés sur le fait qu’il n’existe pas à l’Elysée de police parallèle, que nous n’employons pas de vigiles privés pour protéger le chef de l’Etat, et que M. Benalla n’a jamais été en charge de la protection de la présidence de la République. »

M. Kohler a également déclaré que la suspension d’Alexandre Benalla prononcée au lendemain des faits du 1er mai pouvait « apparaître insuffisante », mais qu’elle était « proportionnée » lorsqu’elle a été prise au « regard des éléments connus le 2 mai »  :

« Je maintiens qu’à la lumière des faits connus depuis lors, la sanction peut apparaître insuffisante, mais que symétriquement, au regard des éléments connus le 2 mai, la sanction était proportionnée. »

Mercredi, Emmanuel Macron a déclaré face à la presse que la sanction infligée à M. Benalla pour avoir malmené et frappé deux personnes en marge de la manifestation du 1er Mai était « proportionnée ». « Sinon je leur aurais demandé d’en prendre une autre », a ajouté le chef de l’Etat, en référence aux responsables de son cabinet qui lui ont proposé la sanction.

Interrogé par le sénateur socialiste Jean-Pierre Sueur sur le fait qu’il n’ait pas utilisé l’article 40 du code de procédure pénale — qui impose à tout fonctionnaire de saisir le procureur de la République s’il a connaissance d’un délit ou un d’un crime —, M. Kohler s’en est remis aux autorités « plus compétentes que [lui] en matière de sécurité publique, [qui] n’ont pas mentionné qu’il fallait saisir le procureur ». Et de répéter : « Je n’ai aucune raison de douter que la sanction était proportionnée. » Il a également souligné que la question de l’activation de l’article 40 méritait, selon lui, « une étude juridique » : « Pour l’avenir, ça fait partie des sujets pour que la procédure soit la plus robuste possible, pour des décisions effectives, robustes non contestables et efficaces. »

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