Des antennes satellite sur la base de Bude, dans le sud de l’Angleterre, en 2013. / Kieran Doherty / REUTERS

Le GCHQ, les services de renseignement électronique britanniques, ont collecté pendant plus de dix ans des quantités astronomiques de données de manière illégale. C’est la conclusion rendue, ce 23 juillet, par l’Investigatory Powers Tribunal (IPT), l’organe de contrôle des services de renseignement au Royaume-Uni.

Plus précisément, le régulateur épingle la manière dont les ministres des affaires étangères successifs ont, de 2001 à 2012, donné l’autorisation au GCHQ de collecter les données auprès des entreprises de télécommunication, sans conditions. « Le ministère est sensé protéger l’accès à nos données, en autorisant personnellement l’accès aux données strictement nécessaires », résume le régulateur. En pratique, après le 11-Septembre, le GCHQ a disposé du pouvoir de collecter à son entière discrétion tout ce qui lui semblait intéressant.

L’IPT note cependant ne pas avoir découvert de preuve que les services de renseignement aient utilisé cette « carte blanche » pour collecter des données dont le ministère des affaires étrangères n’aurait pas pu autoriser la collecte.

Depuis 2014, les procédures et les lois britanniques en la matière ont été modifiées, après les révélations d’Edward Snowden sur les outils d’espionnage de la NSA américaine et ses alliés. Les documents rendus publics par le lanceur d’alerte montraient que la surveillance de masse pratiquée par les services britanniques était, par certains aspects, encore plus étendue que celle des services américains. L’IPT considère que les évolutions ont permis d’assurer que les demandes d’accès aux informations fussent désormais totalement régulières.