Incendie à Mountain Center, en Californie, le 26 juillet. / Marcio Jose Sanchez / AP

Le célèbre Half Dome, la montagne « coupée en deux » du parc national de Yosemite, n’est même plus visible tant la fumée est épaisse. La vallée ressemble désormais à une ville fantôme, et le Wi-Fi fonctionne anormalement bien au Yosemite Valley Lodge, raconte le New York Times. Explication : les visiteurs avaient jusqu’à mercredi 25 juillet à midi pour évacuer le parc national de Californie, envahi par la fumée et cerné par les flammes. Ils sont tous partis et seuls restent les pompiers, alors que l’air est « plus irrespirable qu’à Pékin », selon les responsables du parc. En pleine saison touristique, les hôtels, qu’il faut parfois réserver un an à l’avance, sont fermés au moins jusqu’à dimanche.

Les Etats-Unis s’émeuvent du destin de Yosemite, menacé mais pas encore ravagé par les flammes. La situation est pire ailleurs : quinze feux ont détruit 450 kilomètres carrés dans l’Oregon ; huit ont éclaté dans le Colorado (800 km² détruits). Cinq incendies en Californie ont détruit 170 kilomètres carrés et contraint 20 000 personnes à l’évacuation. En cause, la sécheresse et la hausse des températures, qui font s’embraser les forêts de l’ouest du pays lors d’incendies déclenchés par des orages de foudre. Quelque 17 000 pompiers sont mobilisés.

Double haute pression

Le sud-ouest du pays est victime de températures extrêmes, qui affectent 40 millions d’Américains. Les records de chaleur sont battus. Mercredi 25 juillet, la température à Palm Springs, en Californie, a dépassé les 120 degrés Fahrenheit (49 °C). La veille, un pic historique de 52,9 °C a été enregistré dans la vallée de la Mort. La Californie en est à sa seconde vague de chaleur en un mois. Si les températures extrêmes sont normales dans les vallées, elles sont plus inhabituelles le long des côtes. La bétonisation de la région de Los Angeles accentue la chaleur et empêche le rafraîchissement nocturne. Les températures de jour en été sont désormais 3,3 à 4,5 degrés supérieures à ce qu’elles étaient il y a un siècle, et les habitants ne les supportent que grâce à l’air conditionné. Un temps plus frais est attendu pour le week-end.

Pendant que l’Ouest est victime du feu, la façade atlantique subit la dévastation de l’eau même si aucun cyclone n’a pour l’instant frappé les côtes. Les deux phénomènes sont liés : les précipitations, inhabituelles, sont provoquées par une double haute pression, celle sur l’Atlantique et celle sur le Midwest responsable des fortes chaleurs. Les vents d’altitude, les « jet-streams », descendent inhabituellement bas sur le golfe du Mexique avant de remonter vers le nord, via la Floride, gonflés d’eau.

Les précipitations sont permanentes. Sept millions de personnes sont sous la menace d’inondations, alors que les précipitations ont atteint de 15 à 40 centimètres. La Pennsylvanie a reçu des records de pluies pour juillet, tandis que les orages mettent la pagaille dans les aéroports du nord-est des Etats-Unis. Une accalmie est prévue, mais les précipitations devraient reprendre la semaine prochaine.

Dans le Midwest, ce sont les tornades qui font des ravages. Le week-end dernier, sur un lac artificiel du Missouri, un orage d’une violence inédite, avec des vents à 120 km/h, a retourné une embarcation touristique. Elle a causé la noyade de dix-sept personnes, dont neuf membres d’une même famille.