Plusieurs centaines de migrants sont regroupés dans le port de Barbate, dans le sud de l’Espagne, après avoir été secourus le vendredi 27 juillet 2018. / Marcos Moreno / AP

Après les Balkans, la traversée entre les côtes libyennes et italiennes, le détroit de Gibraltar, entre le Maroc et l’Espagne, va-t-il devenir une nouvelle route pour les migrants qui tentent de rejoindre l’Europe ? C’est là, en tout cas, que les secours espagnols ont annoncé avoir récupéré, dimanche 29 juillet, 211 migrants voyageant sur 21 embarcations. Selon un porte-parole du service de secours en mer, les migrants seront transportés vers le port d’Algésiras, en Andalousie, dans le sud de l’Espagne.

Plus de 1 200 personnes tentant cette périlleuse traversée avaient déjà été secourues par les gardes-côtes espagnols vendredi et samedi. L’Espagne est devenue cette année la première porte d’entrée des migrants clandestins en Europe, dépassant l’Italie.

Dimanche, le ministre de l’intérieur espagnol était en route pour la Mauritanie dans l’espoir de renforcer la lutte contre l’immigration illégale. Fernando Grande-Marlaska doit rencontrer, lundi, son homologue mauritanien à Nouakchott, la capitale de ce pays d’Afrique de l’Ouest.

Dans un communiqué, le ministère a dit espérer que cette réunion permettrait de « renforcer la coopération en matière d’immigration et la lutte contre le terrorisme ».

En 2018, 304 morts dans la traversée entre le Maroc et l’Espagne

Durant une visite du port d’Algésiras pour observer le travail des forces de l’ordre et de la Croix-Rouge, le ministre du gouvernement du socialiste Pedro Sanchez a demandé samedi « une solution européenne au problème de l’immigration ». Il a ajouté que le gouvernement prévoyait d’ouvrir un centre d’hébergement pour 600 personnes dans ce port andalou, évoquant un travail « contre la montre ».

La décision de l’Italie de fermer ses ports aux migrants, critiquée par Madrid, pousse davantage de migrants à se rendre en Espagne à partir de l’Algérie ou du Maroc. Plus de 20 992 migrants ont atteint les côtes espagnoles depuis le début de l’année et 304 sont morts en tentant la traversée, selon un décompte de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) en date du 25 juillet.