Alexis Tsipras lors de son déplacement à Mati, le 30 juillet. / HANDOUT / REUTERS

Une semaine après l’incendie qui a provoqué la mort d’au moins 91 personnes, le premier ministre grec, Alexis Tsipras, s’est rendu lundi 30 juillet à Mati et Rafina, à une quarantaine de kilomètres à l’est d’Athènes.

Ayant prévenu très peu de médias, Alexis Tsipras est resté « environ une heure » sur place, selon ses services. « J’ai visité les lieux de la tragédie, j’ai discuté avec des citoyens, ingénieurs, militaires et bénévoles. La douleur est sans précédent mais il faut respecter ceux qui ont lutté contre les flammes et qui maintenant se battent pour réparer » les dégâts, a écrit Alexis Tsipras sur son compte Twitter.

La télévision publique Ert a diffusé des images sur lesquelles on voit le premier ministre de gauche radicale, en bras de chemise et l’air consterné, discuter avec des responsables de l’armée et des pompiers, et visiter les ruelles de Mati, où la majorité des victimes ont péri carbonisées, dans leurs voitures ou à pied en tentant d’échapper aux flammes, les autres se noyant en tentant de s’échapper par la mer.

Des habitants tentent d’échapper aux flammes en restant dans la mer, à Mati, le 23 juillet. / Elia Kallia / AP

Le chef du gouvernement avait écourté lundi dernier sa visite en Bosnie et s’était rendu en urgence dans la soirée au centre d’opération des pompiers, alors que le feu brûlait encore.

Appel à la démission du gouvernement

Critiquant son absence sur les lieux mêmes du désastre la semaine dernière, le principal parti d’opposition (Nouvelle Démocratie, conservateur) et les médias d’opposition ont qualifié pêle-mêle cette visite « secrète » de « visite-éclair » et de « show médiatique » dont l’objectif, selon eux, était « d’éviter la colère des habitants ».

Se faisant l’écho du reste de son parti, Yannnis Kefaloyannis, député de Nouvelle Démocratie, a réclamé à la radio Skaï « la démission » des responsables de la gestion opérationnelle du feu, voire du gouvernement.

Alexis Tsipras avait assumé vendredi la responsabilité politique du désastre, sans mettre en cause la gestion opérationnelle des secours, alors qu’opposition et médias critiquent le manque de coordination de divers services. Les experts mettent en cause le manque d’un plan d’urbanisme depuis plus de cinquante ans dans ces localités plantées de pins. Le gouvernement soupçonne un incendie volontaire et une enquête judiciaire a été ouverte dans ce sens.

« S’il y a besoin, le gouvernement va procéder à des démolitions pour créer des conditions d’urbanisation sécurisées », a déclaré le porte-parole du gouvernement, Dimitris Tzanakopoulos, lors d’un point de presse, pour répondre aux critiques. « Le premier ministre a donné l’ordre d’aider les sinistrés au plus vite en allégeant les démarches bureaucratiques », a aussi précisé M. Tzanakopoulos.

Malgré un train de mesures de 40 millions d’euros annoncé par le gouvernement, la colère continuait à faire rage sur les réseaux sociaux contre la gestion des autorités.