Le navigateur anglais Tony Bullimore, qui avait survécu à son naufrage très médiatisé lors du Vendée Globe 1996-1997, s’est éteint à l’âge de 79 ans des suites d’un cancer, a annoncé mardi 31 juillet la presse britannique. Le « bulldog britannique » était un personnage haut en couleur, engagé aussi bien sur les océans, où il a collectionné les trophées, que sur la scène musicale, chez lui à Bristol.

Son naufrage au large de l’Australie en janvier 1997, et l’histoire de son incroyable survie, lors de la prestigieuse course autour du monde sans escale et sans assistance en solitaire, lui avaient valu une notoriété internationale. La troisième édition du Vendée Globe aura été la plus mémorable et dramatique.

Dans un océan Indien déchaîné, Raphaël Dinelli (parti en « pirate » sans autorisation) est le premier à chavirer, récupéré in extremis par Pete Goss. A quelques heures d’intervalle, Thierry Dubois et Tony Bullimore connaissent le même sort le 5 janvier. Deux jours plus tard, la balise Argos du monocoque de Gerry Roufs cesse d’émettre. Le bateau du Canadien sera retrouvé vide six mois plus tard.

Dubois et Bullimore auront davantage de chance. Après son chavirage à bord d’Exide-Challenger, le Britannique de 57 ans va survivre pendant quatre jours dans une poche d’air exiguë sous la coque renversée, malgré l’hypothermie et la déshydratation.

Gérant d’un club dans une première vie

Se nourrissant uniquement de chocolat et d’eau, blessé aux mains et aux pieds, il croit sa fin arrivée lorsqu’il entend soudainement, le 9 janvier 1997, la miraculeuse sirène d’une frégate de la marine australienne, qui le pousse à quitter son abri pour plonger dans l’eau glacée et rejoindre ainsi le monde des vivants… « J’ai entendu une sorte de tchi, tchi, je croyais qu’il s’agissait d’un hélicoptère, mais en fait, c’était le moteur du petit bateau envoyé par la frégate Adélaïde qui me portait secours », racontera-t-il de retour sur la terre ferme pour fêter ses 58 ans le 13 janvier.

AUSTRALIA: RESCUED YACHTSMAN TONY BULLIMORE SPEAKS OF ORDEAL
Durée : 02:23

La reine Elizabeth II avait alors loué « l’extraordinaire instinct de survie » de Bullimore.
Côté terre, Bullimore avait ouvert avec sa femme, Lalel, en 1966 « le Bamboo Club » à Bristol, où se sont produites des stars comme Bob Marley, Ben E. King ou Tina Turner, avant sa fermeture onze années plus tard après un incendie.

« Une légende de Bristol à la fois sur l’eau et sur la scène musicale. Tout ce que tu as fait pour casser les barrières raciales… Dors bien Tony Bullimore et merci », a écrit la maire de Bristol, Cleo Lake, sur Twitter.