A Rafina, à l’est d’Athènes, mercredi 1er août. / Thanassis Stavrakis / AP

Dix jours après les feux qui ont tué au moins 91 personnes en Attique, le gouvernement multiplie les annonces et tente de reprendre la main face aux critiques de l’opposition sur sa façon d’affronter la catastrophe et face à la colère des sinistrés. Il s’est engagé, mercredi 1er août, à « accélérer » la destruction prévue de quelque 3 000 constructions illégales autour d’Athènes, « réorganiser » la protection civile et « améliorer la prévention ».

Une série d’amendements législatifs et d’arbitrages administratifs et financiers vont avancer la destruction prévue – mais en souffrance depuis des années – de quelque 2 500 constructions illégales en forêt et environ 700 sur les rivages, a indiqué le ministre de l’environnement, Georges Stathakis.

Parallèlement, les services compétents vont « développer la prévention des feux de forêt », et « renforcer les contrôles » contre les murs et barrières bloquant, illégalement, l’accès à la mer, a indiqué son adjoint, Socratis Famellos. Le ministre de l’intérieur, Panis Skourletis, a pour sa part annoncé une prochaine « réorganisation du service de protection civile », largement mis en cause par experts et médias.

Plainte pour « homicide par négligence »

Par ailleurs, une plainte a été déposée dans la matinée par la famille d’un septuagénaire mort dans les feux pour « homicide par négligence » contre le chef de la protection civile, la préfète de l’Attique et le maire de Marathon, ainsi que « tout responsable » des pompiers ou de la police.

L’ampleur des ravages humains et matériels, surtout dans la localité de Mati, à l’est d’Athènes, a été imputée par autorités et experts à la violence des vents et à l’urbanisme anarchique de la zone, développée en pleine pinède. Nombre de victimes ont en effet été rattrapées par les flammes alors qu’elles tentaient de gagner les plages, faute de plan d’évacuation et d’accès à la mer.

Le premier ministre, Alexis Tsipras, avait assumé la semaine dernière la « responsabilité politique » du désastre, mais rejeté des déficiences opérationnelles, tandis que les divers services impliqués se renvoyaient la balle. Le gouvernement a déjà annoncé un train de mesures de soutien aux sinistrés – indemnisations, facilités fiscales et bancaires.... – chiffrées à 40 millions d’euros.