Le navire humanitaire « Aquarius », près du port de Pozzallo, dans le sud de l’Italie, le 11 juin 2018. / Salvatore Cavalli / AP

L’Aquarius, le navire de l’ONG SOS Méditerranée et de Médecins sans frontières, au cœur d’une polémique européenne en juin après le refus de Malte et de l’Italie de lui ouvrir ses ports, reprendra la mer mercredi après une escale technique d’un mois à Marseille.

« Tandis que des personnes tentent encore la traversée de la #Méditerranée, l’#Aquarius se prépare à reprendre sa mission de sauvetage. Son départ de #Marseille est prévu pour demain », a tweeté SOS Méditerranée mardi. L’ONG organisera une conférence de presse, aux côtés de Médecins sans frontières, mercredi matin, avant un départ prévu du navire à 17 heures.

Dans la nuit du 9 au 10 juin, l’Aquarius, avec 630 migrants à bord, s’était vu refuser l’accès à Malte et en Italie, le nouveau ministre de l’intérieur italien, Matteo Salvini, chef du parti d’extrême droite La Ligue, ayant refusé d’ouvrir ses ports au bateau. L’odyssée du navire s’était achevée le 17 juin dans le port espagnol de Valence, après une proposition d’accueil du nouveau président du gouvernement espagnol, le social-démocrate Pedro Sanchez.

Critiquée pour ne pas avoir proposé d’ouvrir ses ports aux navires en détresse, au nom de la règle de droit maritime voulant qu’ils accostent dans le port sûr le plus proche, la France avait finalement pris l’engagement d’accueillir des migrants pouvant prétendre au statut de réfugié. Soixante-dix-huit d’entre eux sont finalement arrivés en France.

SOS Méditerranée, fondée il y a deux ans dans la cité phocéenne et dédiée au secours des migrants en mer, dit avoir secouru plus de 29 000 migrants en vingt-huit mois d’activité – soit 10 % à peine des 290 000 personnes secourues par les autres navires dans la zone sur la même période, selon le directeur des opérations de SOS Méditerranée, Frédéric Penard.

Initialement prévue pour durer quelques jours à peine, l’escale technique du navire avait été prolongée pour « comprendre ce qui se passe » au niveau européen, avaient expliqué les responsables de l’ONG fin juin.

« En dépit du durcissement du contexte opérationnel observé ces derniers mois, compliquant considérablement la tenue des interventions humanitaires en mer Méditerranée, les équipes de SOS Méditerranée restent convaincues qu’aucune alternative n’existe au sauvetage de vies en détresse en mer, a expliqué l’ONG dans un communiqué. Selon ce principe, ancré dans la tradition maritime, il est du devoir de tout marin de ne laisser personne mourir en mer. »