Aux côtés d’étudiants empêchant la tenue des examens, le 18 mai, les enseignants-chercheurs étaient présents « pour éviter tout débordement », selon Marie David, du Snesup-FSU. / S. Graveleau / Le Monde

Deux enseignants-chercheurs de l’université de Nantes ont été sanctionnés pour avoir été présents aux côtés d’étudiants qui avaient empêché la tenue des examens le 18 mai, a-t-on appris, mardi 31 juillet, auprès du syndicat d’enseignants du supérieur Snesup-FSU.

L’un a été sanctionné de six mois de retard d’avancement d’échelon et l’autre d’un blâme.
« Les organisations syndicales FSU et SUD éducation avaient demandé aux enseignants disponibles d’exercer une mission d’observateurs et si nécessaire de médiateurs pour éviter toute violence », explique le syndicat dans un communiqué.

Dans ce cadre les deux enseignants-chercheurs ont suivi un groupe d’étudiants qui « ont demandé des comptes aux cadres administratifs sur la confiscation de leurs cartes. Ils ont finalement dû s’interposer entre étudiants et personnels administratifs pour éviter tout débordement devant l’absence de réponse et l’inaction des cadres de la présidence présents », a déclaré Marie David, cosecrétaire du Snesup-FSU à Nantes.

Selon le président de l’université, Olivier Laboux, cité par Ouest-France, le jour des faits « des personnels administratifs de l’université ont été poursuivis sur environ 300 mètres, insultés, menacés, entravés, bousculés physiquement par des dizaines d’étudiants et deux enseignants de l’université ». Le syndicat réfute cette version, les enseignants étaient dans leur « rôle de médiateur ». « Cette restriction inédite des droits des enseignants-chercheurs à manifester, à répondre à des consignes syndicales d’observation et de médiation en situation de conflit, est d’une extrême gravité », dénonce le syndicat, qui appelle à l’annulation des sanctions.

C’est dès le mois de mars que les facultés de lettres et sciences humaines (sociologie, psychologie, géographie ou encore histoire) ont été bloquées à la suite des votes en assemblée générale, d’abord ponctuellement puis de manière « illimitée » par des étudiants opposés à la loi pour l’orientation et la réussite des étudiants (ORE). Quelque 7 500 étudiants du campus (sur les 38 000 que compte l’université) n’étaient pas en mesure de suivre leurs cours ou faire leurs exercices de contrôle continu du fait des blocages.