Websérie documentaire sur Irl France.tv à la demande

[TEASER] Selfiraniennes
Durée : 01:01

La caméra comme un miroir, en mode « selfie », onze Iraniennes se confient, non sans courage. Car bien que l’étau se soit un peu desserré, parler ouvertement de son corps, d’amour, de sexualité est loin d’être aisé. Qui plus est, sans voile. Comme certaines ont choisi de le faire dans le webdocumentaire de Ségolène Davin et Charlie Dupiot diffusé sur IRL – le site des nouvelles écritures du réel de France Télévisions.

Afin de leur éviter le sort de Maedeh Hojabri, cette gymnaste arrêtée puis libérée sous caution en juillet, après avoir posté sur Instagram une vidéo sur laquelle elle dansait, la websérie est géobloquée en France et les jeunes femmes ont un pseudonyme.

Agées de 22 à 32 ans, célibataires ou mariées, étudiantes ou dans la vie active, elles résident à Téhéran. Ailleurs que dans la capitale de la République islamique, ces témoignages auraient été sensiblement différents, ainsi que l’atteste Golmar, évoquant le « défi » pour une femme de vivre seule et de trouver un appartement. Ou Anahita qui, sur la question de la virginité, précise qu’il s’agit encore d’une question « de vie ou de mort dans certaines régions très traditionnelles ».

Confidences revigorantes

Rien d’exhaustif donc dans la démarche des auteurs, sinon la volonté, sur le mode d’une « conversation entre copines » – certaines sont filmées en tandem, comme les piquantes Negar et Shadi –, de donner à entendre ce que signifie être une femme en Iran.

Les piquantes Negar et Shadi.

De la « beauté » et de ses diktats, qui poussent nombre d’Iraniennes à recourir à la chirurgie esthétique, à la « liberté », thème qui parcourt l’ensemble des épisodes (6 x 6 min), sans fard, ces Iraniennes se livrent. Pleines d’humour, d’(auto)dérision, de désir, de frustration et parfois de colère, elles racontent leur vécu dans un pays où la ségrégation entre les sexes retarde le moment des premières fois et de la découverte de son corps ; où il leur faut user de ruses et de stratégies pour contourner les interdits, faire la fête, danser, boire, aimer et désirer ; où le travail est une voie d’émancipation afin d’échapper à l’emprise de la famille, d’un destin conjugal tout tracé. Un pays où, timidement, les lignes bougent, comme l’expriment les confidences revigorantes de ces jeunes femmes bien décidées à mener leur vie comme elles l’entendent.

Selfiraniennes, de Ségolène Davin et Charlie Dupiot (6 x 6 min).