Robert Redford au festival de Venise, le 1er septembre, où on lui a remis un prix d’honneur pour l’ensemble de sa carrière. / Alessandro Bianchi / REUTERS

« Il ne faut jamais dire jamais, mais je suis plus ou moins arrivé à la conclusion que, pour ce qui est de jouer, c’est terminé, et je me dirige vers la retraite parce que je fais cela depuis 21 ans », a annoncé lundi 6 août Robert Redford, 81 ans, dans un entretien pour le site du magazine Entertainment Weekly.

Cette décision n’apparaît pas comme un coup de tonnerre : en 2016 déjà, l’acteur songeait à se retirer du métier : « Je vais encore jouer dans deux films : Nos Ames la Nuit avec Jane Fonda (...) et The Old Man & the Gun, un film plus léger avec Casey Affleck et Sissy Spacek. Une fois que ce sera terminé, je dirai au revoir à tout ça et je me concentrerai sur la réalisation », avait-il confié au Walker Art Center’s Digital Magazine.

Révélé en 1965 dans Daisy Clover, de Robert Mulligan, – et raflant au passage le Golden Globe de la révélation masculine –, Robert Redford n’a cessé de faire vibrer le grand écran. Des Hommes du président (1976) à L’homme qui murmurait à l’oreille des chevaux (1998, film dont il est à la fois réalisateur et acteur principal), en passant par Out of Africa (1986), il a marqué nombre de classiques. Cet homme de cinéma aux multiples casquettes a également fondé en 1985 le festival du film de Sundance, le principal aux Etats-Unis en ce qui concerne le cinéma indépendant.

Sympathique braqueur

Redford avait obtenu une consécration en 1981 en décrochant l’Oscar et le Golden Globe du meilleur réalisateur pour Des gens comme les autres. Si l’Oscar du meilleur acteur ne lui a jamais été décerné, il a été salué par un Oscar d’honneur en 2002 pour l’ensemble de sa carrière.

Après soixante ans de bons et loyaux services, la vedette tire donc sa révérence. The Old Man & The Gun, de David Lowery, à l’affiche en septembre aux Etats Unis, sera son dernier film. Redford y incarne Forrest Tucker, sympathique braqueur, bientôt octogénaire, qui n’a toujours pas renoncé à ses manières de gentleman ni à sa passion pour les hold-ups. L’acteur reste fidèle à la galerie de personnages attachants qu’il a su interpréter, même lorsqu’il s’agissait de gangsters comme dans L’Arnaque (1974) ou Butch Cassidy et le Kid (1970). « Et pourquoi ne pas s’en aller sur un film très optimiste et positif ? », interroge-t-il.

Enfin, « s’en aller », pas tout à fait. Un porte-parole de Redford a souligné que ces déclarations ne concernaient que son activité de comédien, et n’impliquaient pas celle de réalisateur, même si aucun projet concret n’a été annoncé.