Danny O’Connor, candidat démocrate battu de justesse lors de l’élection partielle, a promis de mener à nouveau le combat lors des élections de mi-mandat, en novembre. / SCOTT OLSON / AFP

Aux Etats-Unis, les républicains ont évité de peu l’humiliation lors d’une élection pour un siège à la Chambre des représentants dans l’Ohio, l’un de leurs bastions : Troy Balderson a a priori battu de justesse le démocrate Danny O’Connor, avec 50,2 % des voix contre 49,3 %.

Il ne s’agit cependant que d’un résultat provisoire, plusieurs milliers de votes par correspondance et de provisional ballots (bulletins venant d’un électeur dont l’inscription est douteuse et doit être vérifiée dans les dix jours) restant à dépouiller. Ce qui n’a pas empêché Donald Trump de féliciter Troy Balderson, tout en s’attribuant sa nette remontée après des sondages inquiétants.

Donald Trump avait fait le déplacement samedi pour appuyer son candidat et multipliait depuis les Tweet de soutien. Son vice-président, Mike Pence, et deux de ses fils, Eric et Donald Jr, s’étaient fendus de leurs propres messages mardi. « Après mon discours samedi soir, il y a eu un gros retournement positif. Maintenant Troy remporte une grande victoire à une époque difficile de l’année pour les élections », s’est réjoui le président sur Twitter.

Trump en tête de onze points en 2016

Mais cette courte victoire républicaine lors du dernier duel avant les législatives cruciales de novembre ne suffit pas à effacer l’embarras d’avoir été mis en difficulté dans un bastion si fidèle. Les dix points d’avance au mois de juin de Troy Balderson, 56 ans, se sont évaporés dans cette banlieue aisée de la capitale de l’Etat, Columbus, une circonscription qui avait placé Donald Trump en tête de onze points lors de l’élection présidentielle de 2016.

« Cette course ne devrait même pas avoir été disputée (…) je suis très inquiet », a lancé un ancien élu républicain de la Chambre, Charlie Dent, sur CNN. « Il est évident que l’énergie est du côté démocrate. »

Le vainqueur de cette élection partielle, liée au départ imprévu de l’élu républicain en place depuis plus de quinze ans, devra remettre en jeu son siège en novembre, lors des élections de mi-mandat durant lesquelles les 435 sièges de la Chambre des représentants, un tiers (35) du Sénat et les postes de gouverneurs de 36 Etats seront renouvelés.

Les démocrates ont plus de chance de faire basculer la majorité à la Chambre qu’au Sénat, mais ils doivent pour cela arracher 23 sièges aux républicains. Ils pourraient alors sérieusement entraver les politiques de Donald Trump et multiplier leurs efforts pour le pousser hors de la Maison Blanche.

Or les démocrates ont déjà remporté ces derniers mois plusieurs trophées électoraux marquants, en battant ou en mettant en sérieuses difficultés des républicains dans des territoires d’ordinaire favorables, comme le sud-ouest de la Pennsylvanie et l’Alabama.

Face au risque de voir sa majorité basculer, Donald Trump sillonne le pays pour soutenir les candidats républicains, moquant les prédictions. « Ils parlent d’une vague bleue. Je n’y crois pas », a ainsi tonné le président américain samedi, en référence à la couleur des démocrates aux Etats-Unis.