Une enquête du Parisien, publiée mercredi 8 août et fondée sur plusieurs témoignages concordants, accuse trois youtubeurs ayant une vaste audience d’avoir, de diverses manières, harcelé sexuellement des jeunes filles mineures parmi leurs fans et abonnées.

Les témoignages accusent ainsi Wass Freestyle, youtubeur de 30 ans spécialisé dans le football freestyle et qui compte 2 millions d’abonnés, d’avoir, à plusieurs reprises, sollicité sexuellement des jeunes filles âgées de 15 et 16 ans, dont il savait qu’elles étaient mineures. Deux témoignages concordants, appuyés par des captures d’écran de messages, décrivent aussi le youtubeur humoristique Math Podcast (435 000 abonnés, 21 ans à l’époque) demandant à des jeunes filles de 14 et 15 ans des photos de leur poitrine. Une jeune femme raconte également avoir reçu des messages très suggestifs de la part du youtubeur critique de vidéos Anthox Colaboy alors qu’elle avait 15 ans et lui 29. Ces trois youtubeurs n’ont pas répondu aux sollicitations du Parisien.

Un quatrième youtubeur évoqué dans l’article, le spécialiste de la musculation From Human to God (320 000 abonnés), qu’un témoignage accuse d’avoir sollicité une jeune fille de 16 ans, a formellement démenti sur Twitter et affirme ne pas avoir été contacté par le quotidien.

Alerte de Squeezie

La publication de cette enquête survient alors que depuis deux jours des témoignages ont été publiés sur le réseau social Twitter, après un message du youtubeur Squeezie, le plus suivi en France, dénonçant « les YouTubers (y compris ceux qui crient sur tous les toits qu’ils sont féministes) qui profitent de la vulnérabilité psychologique de jeunes abonnées pour obtenir des rapports sexuels ». Les témoignages publiés par Le Parisien ne proviennent cependant pas, dans leur écrasante majorité, de ceux publiés sur le réseau social, mais d’une enquête lancée précédemment par le quotidien.

Le message de Squeezie avait suscité de nombreuses interrogations et provoqué de multiples spéculations quant à l’identité des youtubeurs visés. Ces deux derniers jours, sous le mot-clef #balancetonyoutubeur, des accusations parfois appuyées par des montages grossiers avaient circulé, mais aussi des témoignages de jeunes femmes nouveaux ou déjà diffusés précédemment.