La compagnie a annoncé fin juillet une réduction de sa flotte à Dublin, en réaction aux grèves des pilotes irlandais. / THOMAS FREY / AFP

Après les pilotes basés en Irlande, Suède et Belgique, c’est au tour des Allemands de se joindre au mouvement de grève qui touchera, vendredi 10 août, Ryanair, la compagnie aérienne à bas coûts. Les pilotes des Pays-Bas pourraient également rejoindre le mouvement visant à obtenir de meilleures conditions contractuelles et une hausse des salaires.

« Nous ne voyons pas, chez Ryanair, la volonté de s’engager dans de réelles négociations salariales », a déclaré Martin Locher, président du syndicat Vereinigung Cockpit, qui « regrette les conséquences [de la grève] pour les passagers, les équipages en cabines, le personnel au sol ».

Avant l’annonce des pilotes allemands, 146 des 2 400 vols prévus en Europe, vendredi, avaient déjà été annulés en raison des grèves.

La compagnie avait déjà affronté fin juillet une grève de la part de son personnel de cabine en Espagne, Italie, Portugal et Belgique. Mais la grève de vendredi sera la première mobilisant des pilotes dans plusieurs pays.

Pilotes contractuels

Le malaise au sein du groupe a éclaté à la suite d’un sérieux problème de planning de pilotes en septembre 2017, qui a entraîné un grave conflit social et des annulations portant au total sur 20 000 vols dans les mois qui ont suivi. Cette crise a poussé Ryanair à négocier un virage à 180 degrés en entamant des négociations avec des syndicats dans plusieurs pays, alors que la compagnie avait toujours refusé de les reconnaître.

En Irlande, le conflit s’est envenimé depuis que Ryanair a annoncé la semaine dernière qu’elle allait transférer des avions de Dublin vers la Pologne, ce qui pourrait coûter leurs emplois à environ 300 personnes, dont 100 pilotes.

Ces derniers reprochent à Ryanair sa politique agressive des salaires, l’utilisation de contrats de droit irlandais pour ses pilotes allemands, ainsi que le recours à des pilotes contractuels, pas employés directement par la compagnie.

« Nos revendications concernent des améliorations des conditions salariales, ainsi que de travail, a expliqué Martin Locher. Des améliorations ne sont pas possibles sans une augmentation des coûts du personnel, mais Ryanair a exclu toute hausse de ces dépenses. Parallèlement Ryanair n’a donné aucune indication sur les marges de manœuvre pour trouver une solution. Ryanair est donc totalement responsable de l’escalade. »

Selon le quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung, qui cite une étude d’il y a deux ans, les coûts du personnel chez Ryanair sont jusqu’à 50 % inférieurs à ceux des concurrents à bas coûts Easyjet et Norwegian.