En 2017, la Grèce a passé le cap des trente millions de touristes alors qu’ils n’étaient que 28 millions en 2016. / Sandro Di Carlo Darsa/Es / Photononstop

Mykonos, Corfu, Paros, Antiparos… Avec la fonte des prix de l’immobilier en Grèce, devenir propriétaire d’une villa sur une île devient un rêve à la portée du plus grand nombre, une fois le parcours du combattant administratif passé pour acheter sa propriété.

Mais gare aux fantasmes, prévient Nicolas Mugni, fondateur du réseau d’agences immobilières Demeures de Grèce : « Certains étrangers pensent qu’il est possible d’obtenir un pavillon dans les Cyclades, les pieds dans l’eau, pour seulement 150 000 euros. Les prix sont faibles en Grèce, mais tout de même ! Il faut revenir sur terre. Ces biens-là n’existent pas à ce prix-là. »

Mais que les candidats à l’acquisition se rassurent. Certaines régions de la Grèce ont tout de la Côte d’Azur… le prix en moins. « En Crête, vous trouverez facilement de très beaux T3 avec piscine, au bord de la mer, pour seulement 200 000 euros », assure M. Mugni.

A Paros, dans les Cyclades, les prix tournent davantage autour de 3 000 euros/m² là où, du côté de Mykonos, on avoisinera les 5 000 euros/m² à 8 000 euros/m² pour les biens les plus luxueux. « Sur ces biens-là, ce sont surtout des personnes exerçant des professions libérales que l’on rencontre, avec quelques chefs d’entreprise », précise l’agent immobilier.

Le luxe repart aussi

Les hôteliers de la presqu’île du pays mettent d’ailleurs en avant leurs plus beaux atours pour séduire cette cible haut de gamme. C’est le cas, par exemple, de Costa Navarino, spécialisé dans le tourisme durable, non loin de Kalamata. Après avoir sorti de terre deux hôtels 5 étoiles, le groupe propose aux particuliers intéressés des parcelles de terrains afin qu’ils y construisent leur propre maison. Prix de départ : 2,5 millions d’euros pour une propriété de plus de 300 m², non loin des oliviers et des terrains de golf.

Le coût de ces villas peut dépasser les 8 millions d’euros, pour des propriétés dont la surface habitable s’établit alors à… 1 200 m². A terme, c’est près d’une quarantaine de maisons qui devraient sortir de terre d’ici 5 à 7 ans.

Si le marché de l’immobilier de luxe redémarre en Grèce, c’est notamment en raison d’une mesure adoptée par le gouvernement grec en 2015 : celle d’accorder un visa Schengen de cinq ans pour toute personne ayant investi au moins 250 000 euros dans l’immobilier grec. Les résultats ne se sont pas fait attendre. D’après la Banque de Grèce, les capitaux étrangers pour l’achat de biens immobiliers ont bondi de 61,7 % entre le premier trimestre 2016 et le premier trimestre 2017.