Le Brésil est toujours sous le choc depuis la diffusion le 5 août dernier, par une chaîne de télévision, d’images de vidéosurveillance montrant un homme en train de battre sa femme, retrouvée morte quelques minutes plus tard.

Tatiane Spitzner, avocate de 29 ans, est morte après une chute depuis le balcon de l’appartement, situé au quatrième étage de son immeuble, où elle vivait à Guarapuava avec son mari, Luis Manvailer, 32 ans. Les images, qui datent du 22 juillet, montrent l’homme frapper son épouse dans une voiture, puis ensuite la poursuivre dans le parking de leur résidence. Alors qu’ils se trouvent dans l’ascenseur, Tatiane Spitzner tente de s’échapper à l’ouverture des portes mais son mari la retient de force et continue à la battre. Malgré les cris de la jeune femme, personne ne semble intervenir dans l’immeuble.

Quelques minutes après ces images, les caméras de surveillance filment la chute du corps de Mme Spitzner sur le trottoir de l’immeuble. On voit alors son mari venir récupérer le corps et la transporter dans l’ascenseur avant de ramener le corps sans vie de son épouse dans leur appartement. Après s’être changé, il retourne ensuite dans l’ascenseur pour nettoyer les traces de sang, alors que la police arrive sur les lieux du drame. M. Manvailer prend ensuite la fuite avec sa voiture.

Débat sur les violences conjugales

D’après El Globo, il est victime d’un accident de la route à 340 km de Guarapuava et est interpellé. Alors que le ministère public a annoncé l’ouverture d’une enquête, l’homme nie avoir tué son épouse et affirme qu’elle s’est suicidée en se jetant du balcon.

La diffusion de ces images a relancé le débat sur les violences faites aux femmes au Brésil. Alors qu’en 2015 une loi a été adoptée reconnaissant le féminicide et alourdissant les peines pour les tueurs, le gouvernement estime qu’une femme meure toutes les quatre-vingt-dix minutes dans le pays et que cinq femmes sont battues toutes les deux minutes. Le taux de féminicide est de 4,8 pour 100 000, soit le cinquième taux le plus élevé au monde.

Sur Twitter, de nombreux internautes utilisent le hashtag #Metaacolher (« mets une cuillière ») pour inciter les gens à prévenir la police en cas de violence conjugale. Il fait référence à une expression brésilienne qui affirme qu’il ne faut pas se mêler des affaires entre un mari et sa femme. Et sur Instagram, la sœur de Mme Sptizner a créé le compte « Todos por Tatiane » pour rendre hommage à le jeune femme et dénoncer les violences faites aux femmes.