Un homme a été placé en garde à vue vendredi 10 août après avoir revendiqué la dégradation d’une plaque à la mémoire du dernier couple homosexuel exécuté en France à Paris, annoncent samedi Le Parisien et France Info, citant des sources judiciaires.

Cette plaque, inaugurée en 2014 et située dans le centre de Paris, a été tâchée d’encre bleue et recouverte d’affiches portant l’inscription « Pour faire un enfant : je suis un homme et pas un gay ».

La plaque rendait hommage à Bruno Lenoir, un cordonnier d’une vingtaine d’années, et Jean Diot, employé de maison de 40 ans. Surpris en plein acte sexuel le 3 janvier 1750, les deux amants avaient été arrêtés à cet endroit et condamnés au bûcher. Ils seront les derniers mis à mort en France pour le simple crime d’homosexualité et brûlés sur la place de Grève (de l’Hôtel-de-Ville).

« Démonstration honteuse d’homophobie »

Dans un message posté sur Twitter, Anne Hidalgo s’était dit lundi « choquée par cette nouvelle démonstration honteuse d’homophobie », alors que se tient depuis samedi la 10e édition des Gay Games, jeux mondiaux de la diversité et événement militant visant à déconstruire les stéréotypes et lutter contre la haine envers les personnes LGBT+.

Selon les informations du Parisien, l’homme de 48 ans placé en garde à vue avait adressé un courrier à la mairie de Paris, au commissariat du 2arrondissement, ainsi qu’au magazine d’extrême droite Valeurs actuelles.

Dans ce courrier, cet homme connu des services de police pour des menaces et des appels malveillants revendiquait son acte et laissait son numéro de téléphone. « Je suis homosexuel, gay et pédé et je déteste la LGBT », avait-il écrit. Celui qui fut militant auprès de la Manif pour tous y écrivait également « Pour faire un enfant, il faut un père et une mère ».

C’est la deuxième fois que la plaque commémorative parisienne est vandalisée en quelques mois : des gerbes de fleurs déposées devant la plaque avaient été brûlées le 17 mai lors de la journée mondiale de lutte contre les LGBTphobies. En juin, un passage-piéton aux couleurs de l’arc-en-ciel avait été dégradé et recouvert d’insultes homophobes dans le quartier parisien du Marais, où sont concentrés la majorité des bars et boîtes de nuit gays.