Louis Fajfrowski est mort dans les vestiaires, après un choc lors d’un match amical. / THIERRY PRE / AFP

L’autopsie de Louis Fajfrowski, jeune rugbyman d’Aurillac mort vendredi 10 août n’a pas permis de connaître les causes de sa mort, selon le parquet. Des analyses complémentaires ont été ordonnées. « Les constatations du médecin légiste ne sont pas probantes et ne permettent pas de conclure à la cause du décès » du jeune trois-quarts centre de 21 ans, a déclaré lundi 13 août le magistrat d’Aurillac.

« Des prélèvements ont été effectués en vue de réaliser des analyses toxicologiques et anatomo-pathologiques », a-t-il ajouté, précisant que le rapport définitif des experts de l’Institut médico-légal de Clermont-Ferrand ne sera toutefois pas connu avant « un mois et demi à deux mois ».

Selon le journal La Montagne, le joueur, titulaire au centre de l’attaque du Stade aurillacois, était sorti du terrain en seconde période du match contre le club de Rodez après avoir été l’objet d’un plaquage. Sonné, il avait pu se relever avec l’aide des soigneurs avant de se rendre par ses propres moyens aux vestiaires, accompagné d’un médecin. C’est aux vestiaires qu’il a perdu connaissance à plusieurs reprises. Pris en charge par le service médical et les secours supplémentaires arrivés sur place, il n’a pas pu être ranimé.

Multiplication des commotions cérébrales

Deux pistes considérées comme « les plus fréquentes en matière de décès de sportifs » sont envisagées par les médecins. D’une part, un « arrêt cardiaque lié à des produits dopants », même si rien, à ce stade, ne va en ce sens. D’autre part, les analyses anatomopathologiques pourraient également révéler des « traumatismes du myocarde invisibles à l’œil nu lorsqu’ils ne sont pas suffisamment importants », et que l’autopsie n’a pu déceler.

La mort du jeune joueur suit de quelques semaines celle d’Adrien Descrulhes, jeune joueur de 17 ans, qui a succombé à un traumatisme crânien après un match, fin mai. Ces deux morts alimentent le débat sur les risques liés à ce sport, où se multiplient les commotions cérébrales.

Dans un éditorial publié lundi 13 août et titré « La nausée », le journal Midi olympique, spécialisé dans le rugby, regrette que ce sport soit « de plus en plus destructeur », mettant « ses propres acteurs en danger à force de collisions à très grande vitesse ». « Un jeu de plus en plus con − on se répète, hélas − à force d’oublier la moitié de son ADN : la recherche de l’évitement, qui lui conféra longtemps une force créatrice enviée par tant d’autres disciplines », écrit le journal, selon qui « il y a désormais urgence : il faut agir pour voir, demain, le rugby changer radicalement dans son approche du jeu, en assumant ses maux actuels et la propre menace qu’il génère pour avoir cédé au tout physique ».