Le ministre norvégien de la pêche, Per Sandberg, a démissionné lundi 13 août après avoir enfreint les règles de sécurité lors d’un voyage privé en Iran avec une ex-reine de beauté d’origine iranienne. Numéro deux du Parti du progrès (droite anti-immigration), M. Sandberg, 58 ans, a admis s’être rendu en Iran en juillet avec sa nouvelle compagne de 28 ans, Bahareh Letnes, sans avoir au préalable averti les services du premier ministre et en emportant son téléphone portable de fonction. Cela alors que les services de sécurité norvégiens citent régulièrement l’Iran comme l’un des pays les plus actifs en matière d’espionnage, avec la Chine et la Russie.

« Per a lui-même demandé à partir, et j’estime que c’est une bonne décision, a déclaré la première ministre conservatrice, Erna Solberg, lors d’une conférence de presse. Il n’a pas fait preuve du bon sens nécessaire en matière de gestion de la sécurité. » M. Sandberg sera remplacé au gouvernement par Harald Tom Nesvik, membre de la même formation politique. Il a aussi renoncé à la vice-présidence du parti.

Une enquête sur sa compagne

Sous pression, M. Sandberg avait présenté des excuses avant d’être finalement rattrapé par les révélations distillées jour après jour. Il est par exemple apparu qu’il avait aussi violé les protocoles de sécurité en emmenant son téléphone professionnel en Chine en mai. « C’est triste, a-t-il affirmé devant la presse. J’avais pensé pouvoir boucler certains projets. » L’affaire agitait les médias norvégiens depuis deux semaines et alimentait les critiques tant dans l’opposition qu’au sein du Parti du progrès, au pouvoir au sein d’une coalition regroupant aussi les conservateurs et les libéraux.

Per Sandberg n’a pas voulu commenter à ce stade les aspects privés de l’histoire, particulièrement pimentée pour les médias, en raison de l’identité de sa nouvelle conjointe. De trente ans sa cadette, Bahareh Letnes est une ex-reine de beauté d’origine iranienne, devenue femme d’affaires. Elle avait été déboutée trois fois de sa demande d’asile en Norvège et expulsée avant d’obtenir finalement un permis de séjour au motif qu’elle risquait un mariage forcé en Iran. Les services de sécurité intérieure ont ouvert une enquête sur sa personne, même si elle nie tout lien avec le régime iranien.

Favorable à une politique d’immigration stricte, le Parti du progrès préconise l’expulsion rapide des demandeurs d’asile déboutés et est généralement critique à l’égard des étrangers qui retournent dans leur pays d’origine après avoir décroché des papiers dans le royaume nordique.