Le navire humanitaire « Aquarius », au moment de son départ de Marseille après une escale technique d’un mois, le 1er août. / BORIS HORVAT / AFP

Le navire Aquarius, affrété par SOS Méditerranée et opérant en partenariat avec Médecins sans frontières (MSF), reste bloqué en mer entre Malte et l’Italie après avoir secouru vendredi 141 personnes au large des côtes libyennes.

Le navire n’a pour l’heure reçu aucune confirmation d’un port où accoster, après les refus successifs de Malte, de l’Italie, de la France et de l’Espagne, qui a déjà accueilli le bateau au mois de juin, qui comptait 630 migrants à son bord.

Les élus locaux de Corse et le port de Sète favorables à un accueil

« Aquarius : la Corse et ses ports restent disponibles pour une aide humanitaire d’urgence », a écrit sur Twitter, mardi matin, le président du conseil exécutif de la Corse, Gilles Simeoni.

« J’ai écrit aux présidents des îles et régions de Méditerranée : nous devons exiger des Etats de l’UE qu’ils mettent en place une vraie politique européenne en matière d’aide humanitaire en Méditerranée », a ajouté M. Simeoni, qui est aussi président de la Commission des îles de la Conférence des régions périphériques maritimes (CRPM).

« La Corse est exactement dans le même état d’esprit » qu’en juin, lorsqu’il avait déjà été interdit d’accoster au navire Aquarius en Italie et à Malte, a souligné de son côté M. Talamoni, le président de l’Assemblée de Corse, sur BFMTV.

La préfète de Corse, Josiane Chevalier, avait alors rappelé qu’une telle décision d’accueil « apparten[ait] à l’Etat français » et non aux élus d’une collectivité territoriale qui n’en ont pas la compétence.

L’ancien ministre Jean-Claude Gayssot, président du port de Sète-Frontignan, s’est également dit, de son côté, prêt à accueillir le navire dans le port situé près de Montpellier, lundi, tout en expliquant que « la seule condition, c’est d’abord le feu vert des autorités françaises. »

La France discute avec d’autres pays européens

La France, dont le président, Emmanuel Macron, avait été vivement critiqué en juin pour ses réticences à accueillir l’Aquarius, estime elle aussi que ses ports ne sont pas les plus proches, le navire se trouvant actuellement entre Malte et l’île italienne de Lampedusa.

Paris discute actuellement avec les autres pays méditerranéens de l’UE pour trouver « rapidement » un port, a indiqué lundi la présidence française, sans commenter les propositions d’accueil de la Corse et de Sète.

Gilbraltar compte retirer le pavillon du navire humanitaire

Le gouvernement de Gibraltar a annoncé lundi 13 août qu’il allait retirer son pavillon à l’Aquarius après lui avoir demandé de suspendre ses activités de sauvetage et de revenir à ses activités de recherche, pour lesquelles il est immatriculé auprès du territoire britannique.

Enregistré en 2009 à Gibraltar en tant que navire de recherche, l’Aquarius opérait depuis 2016, « exclusivement sous la direction des autorités italiennes pour des opérations de sauvetage », explique le gouvernement dans un communiqué.

Les désaccords entre Matteo Salvini, le ministre de l’intérieur italien, et les ONG auraient encouragé Gibraltar à prendre cette décision.