Le lendemain du « vendredi noir », des manifestations de soutien aux Palestiniens s’étaient tenues dans plusieurs villes du pays, dont Tamra. / AHMAD GHARABLI / AFP

L’armée israélienne a annoncé mercredi 15 août avoir classé sans suite l’enquête sur une opération meurtrière en août 2014 dans la bande de Gaza qualifié de « crime de guerre » par des ONG.

Le 1er août 2014, près d’un mois après le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas au pouvoir dans l’enclave palestinienne, l’armée avait lancé une opération à la suite de la capture d’un de ses soldats.

La « procédure Hannibal » déclenchée

Cette journée qualifiée de « vendredi noir » avait coûté la vie à au moins 110 Palestiniens, selon l’armée. Le procureur général militaire a conclu qu’il n’y avait « pas lieu » d’ouvrir une enquête criminelle, a indiqué l’armée dans un communiqué. Aussitôt après la disparition du lieutenant Hadar Goldin, Israël a lancé la « procédure Hannibal », une mesure controversée consistant à mener des raids pouvant mettre en danger la vie du militaire pour empêcher sa capture vivant.

« L’armée avait estimé à ce moment que le lieutenant Goldin était encore en vie et l’opération militaire s’est déroulée conformément aux considérations opérationnelles tout en essayant de limiter autant que possible les dommages causés aux civils », explique l’armée. Elle a par ailleurs affirmé qu’« au moins 42 membres des organisations terroristes ont été tués dans cette opération ainsi qu’au moins 70 civils dans des attaques contre des cibles militaires » du Hamas.

Des crimes de guerre pour Amnesty

Amnesty International avait accusé Israël en 2015 d’avoir commis des crimes de guerres en tuant « au moins 135 civils » en représailles à la capture d’Hadar Goldin. L’armée s’est défendue d’avoir réagi de manière disproportionnée, ajoutant qu’aucun élément ne montrait que l’armée avait agi en représailles à la capture de l’officier israélien. Elle a affirmé que la « procédure Hannibal » n’est plus utilisée aujourd’hui et a été remplacée par une nouvelle procédure, sans donner plus de détails.

Lors de précédents rapports, Amnesty – interdite d’entrée à Gaza – avait accusé Israël et les groupes armés palestiniens d’avoir commis des crimes de guerre durant les cinquante jours de ce conflit ayant fait plus de 2 250 morts côté palestinien, en grande majorité des civils, et 73 côté israélien, quasiment tous des soldats.

Le lieutenant Hadar Goldin a été plus tard déclaré mort par Israël, qui réclame toujours sa dépouille ainsi que celle d’un autre soldat tué durant la guerre de 2014, Oren Shaoul.