Un panneau montrant une maison à vendre, le 13 août, à Christchurch, sur l’île du Sud, en Nouvelle-Zélande. / Mark Baker / AP

La loi votée dans la soirée, mercredi 15 août, est la réalisation d’une promesse de campagne de la première ministre travailliste, Jacinda Ardern, qui s’était engagée, avant son élection, l’année dernière, à rendre l’immobilier plus abordable pour ses concitoyens.

La nouvelle législation aura pour conséquence d’interdire aux investisseurs vivant à l’étranger, notamment en Chine, d’acheter des résidences en Nouvelle-Zélande, et vise à « assurer que le marché pour nos maisons soit fixé en Nouvelle-Zélande et pas par les marchés internationaux », selon le ministre du développement économique, David Parker.

Dans un rapport, le gouvernement avait indiqué il y a quelques mois que l’immobilier résidentiel avait augmenté de 30 % en cinq ans, une hausse deux fois supérieure à la croissance des salaires, et même quatre fois plus forte à Auckland – le marché s’est stabilisé depuis, mais reste élevé.

En conséquence, le taux de propriétaires est au plus bas depuis soixante ans.

L’appétit immobilier d’investisseurs étrangers

Le gouvernement de centre-gauche de Mme Ardern a toujours imputé cette situation à l’appétit immobilier grandissant d’investisseurs étrangers, au pouvoir d’achat supérieur à celui des Néo-Zélandais. Il avait même identifié les investisseurs chinois comme étant les principaux responsables de la flambée des prix à Auckland.

La décision est critiquée dans le débat public, plusieurs élus et médias contestant les statistiques avancées par le gouvernement, qui annonçait, au moment de présenter la mesure, que 30 % des logements achetés en Nouvelle-Zélande le seraient par des investisseurs étrangers.

Une étude démentie par d’autres statistiques depuis, qui estiment à 3 % la part d’acheteurs non résidents – le Parti travailliste, au pouvoir, explique la différence par une chute ponctuelle des investissements au moment où les études complémentaires ont été effectuées.

En vertu d’un accord de libre-échange unissant leurs pays, les Australiens, qui constituent la deuxième population d’investisseurs étrangers, pourront continuer à acheter en Nouvelle-Zélande, de même que les habitants de Singapour. Les ressortissants d’autres pays pourront également investir dans l’immobilier, mais seulement en prenant part à de grands projets.