Louis Fajfrowski, 21 ans, est mort dans les vestiaires de son club d’Aurillac après un match. / SYLVAIN THOMAS / AFP

Au moins quelque 400 personnes ont assisté vendredi 17 août en l’église Saint-Jacques de Fabrègues (Hérault) aux obsèques de Louis Fajfrowski, un jeune rugbyman d’Aurillac mort brutalement vendredi 10 août à l’âge de 21 ans.

Vers 14 h 30, une cérémonie religieuse a débuté en présence de la famille et des proches du jeune homme, ainsi que des joueurs des clubs d’Aurillac, de Saint-Jean-de-Védas, le premier club de Fajfrowski, et de Montpellier, parmi lesquels Fulgence Ouedraogo, Kelian Galletier et Yvan Reilhac.

Bernard Laporte, le président de la Fédération française de rugby, Serge Simon, le vice-président, Mohed Altrad, le président du MHR, de même que Robins Tchale-Watchou, président du syndicat des joueurs de rugby professionnels, et Paul Goze, le président de la Ligue nationale de rugby, étaient également présents.

Fabrègues, dans la périphérie de Montpellier, est le village natal du jeune joueur, mort à la suite d’un choc subi au cours d’un match amical, un plaquage jugé régulier par tous les observateurs. Le jeune trois-quarts centre avait succombé après un malaise dans les vestiaires du stade Jean-Alric.

La cause de la mort inconnue pour l’heure

L’autopsie réalisée lundi 13 août n’a pas permis de déterminer les causes de la mort, selon le parquet d’Aurillac. Des analyses complémentaires ont été ordonnées dont les résultats ne seront pas connus avant un mois et demi à deux mois.

Selon le journal La Montagne, le joueur, titulaire au centre de l’attaque du Stade aurillacois, était sorti du terrain en seconde période du match contre le club de Rodez après avoir été l’objet d’un plaquage. Sonné, il avait pu se relever avec l’aide des soigneurs avant de se rendre par ses propres moyens aux vestiaires, accompagné d’un médecin. C’est aux vestiaires qu’il a perdu connaissance à plusieurs reprises. Pris en charge par le service médical et les secours supplémentaires arrivés sur place, il n’a pas pu être ranimé.

Multiplication des commotions cérébrales

Deux pistes, considérées comme « les plus fréquentes en matière de décès de sportifs », sont envisagées par les médecins. D’une part, un « arrêt cardiaque lié à des produits dopants », même si rien, à ce stade, ne va en ce sens. D’autre part, les analyses anatomopathologiques pourraient également révéler des « traumatismes du myocarde invisibles à l’œil nu lorsqu’ils ne sont pas suffisamment importants », et que l’autopsie n’a pu déceler.

La mort du jeune joueur suit de quelques semaines celle d’Adrien Descrulhes, jeune joueur de 17 ans, qui a succombé à un traumatisme crânien après un match, fin mai. Ces deux morts alimentent le débat sur les risques liés à ce sport, où se multiplient les commotions cérébrales.

Dans un éditorial publié lundi 13 août et titré « La nausée », le journal Midi olympique, spécialisé dans le rugby, regrette que ce sport soit « de plus en plus destructeur », mettant « ses propres acteurs en danger à force de collisions à très grande vitesse ». « Un jeu de plus en plus con − on se répète, hélas − à force d’oublier la moitié de son ADN : la recherche de l’évitement, qui lui conféra longtemps une force créatrice enviée par tant d’autres disciplines », écrit le journal, selon qui « il y a désormais urgence : il faut agir pour voir, demain, le rugby changer radicalement dans son approche du jeu, en assumant ses maux actuels et la propre menace qu’il génère pour avoir cédé au tout physique ».