Des personnes rendent hommage aux victimes des attentats de Barcelone, un an après la tragédie, le 17 août. / Manu Fernandez / AP

Barcelone rend hommage, vendredi 17 août, aux victimes des attentats qui ont fait 16 morts et 155 blessés, il y a un an. Une cérémonie solennelle et sans discours se déroulera à 10 h 30 sur la place de Catalogne en haut des Ramblas, en présence des proches des victimes et des principales autorités du pays, dont le roi Felipe VI et le chef du gouvernement Pedro Sanchez.

Avant cette cérémonie, des fleurs seront déposées sur la mosaïque de l’artiste barcelonais Joan Miró au centre des Ramblas, là où s’est achevé le parcours meurtrier de la camionnette de Younes Abouyaaqoub sur la célèbre avenue.

A 16 h 30, le 17 août 2017, ce Marocain de 22 ans s’était lancé au volant du véhicule sur l’artère, tuant quatorze personnes, avant d’abandonner la camionnette. Disparaissant dans la cohue d’un marché, il avait volé une voiture, tuant le conducteur, avant d’être abattu par la police après quatre jours de cavale, non loin de Barcelone.

Quelques heures après l’attaque sur les Ramblas, cinq de ses complices l’avaient imité dans la nuit du 17 au 18 août en fauchant des passants dans la station balnéaire de Cambrils, au sud de Barcelone, avant de les attaquer au couteau. Une femme est morte après avoir été poignardée.

« Nous n’avons pas renoncé à nos valeurs »

« Nous n’avons pas renoncé à nos valeurs et à nos convictions qui, un an après, sont plus fortes que jamais. Nous sommes et nous serons une ville de paix, une ville courageuse qui oppose l’amour à la terreur », a déclaré jeudi, à la veille de l’hommage, la maire de Barcelone, Ada Colau, les yeux remplis de larmes au moment d’égrener le nom des victimes.

Ce double attentat avait été revendiqué par l’organisation djihadiste Etat islamique (EI). Mais les enquêteurs ont cherché en vain jusqu’à présent des liens entre la cellule née à Ripoll au pied des Pyrénées catalanes, où un imam a radicalisé une dizaine de jeunes d’origine marocaine, et des responsables à l’étranger.

Passés à l’acte dans l’improvisation après l’explosion accidentelle d’une villa où ils confectionnaient des explosifs, dans laquelle l’imam est mort, ces djihadistes se préparaient pour un attentat de bien plus grande envergure avec comme cibles potentielles la basilique de la Sagrada Familia, le Camp Nou (stade du FC Barcelone) ou la tour Eiffel.

Querelles politiques

Ces attaques ont provoqué un immense émoi au sein de la société espagnole mais ont été très vite éclipsées par les tensions politiques entraînées par la tentative de sécession de la Catalogne en octobre.

Un an après, les querelles ont ressurgi en raison de la présence, vendredi, du roi Felipe VI qui avait été sifflé l’an dernier par les indépendantistes lors de la manifestation ayant suivi l’attentat. Les associations indépendantistes n’ont pas appelé à des rassemblements contre le souverain mais ont organisé des hommages parallèles aux victimes, pour ne pas être à ses côtés.

Dans ce climat, les proches des victimes ont appelé les autorités à respecter le souvenir des victimes en mettant de côté les conflits politiques. « Nous demandons à la classe politique d’observer une trêve », a insisté Robert Manrique, de l’association de victimes UAVAT.