Les pilotes de la compagnie néerlendaises KLM menacent de faire grève. / Kacper Pempel / REUTERS

Les pilotes de la KLM pourraient lancer des actions au mois de septembre après l’échec, vendredi 17 août, de négociations entre leurs représentants et la direction de la compagnie aérienne néerlandaise. Le syndicat de pilotes VNV juge que des propositions formulées par les dirigeants sont insuffisantes pour répondre à un manque de personnel persistant, qui aurait entraîné des annulations de vols et une augmentation des congés pour maladie. Le personnel réclame des embauches et un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée, avec le respect des temps de repos.

Selon Willem Schmid, le principal négociateur pour les pilotes, les ponts avec la direction sont désormais rompus et le personnel sera consulté sur les modalités des actions à mener. Elles pourraient aller jusqu’à des grèves. Il n’est plus question, pour les personnels naviguant, de respecter un plan de crise instauré il y a plusieurs années pour contribuer au redressement de la société. La direction juge « décevante » l’attitude du syndicat et « incompréhensible » son refus d’accepter des propositions qui prenaient en compte, selon elle, l’essentiel de leurs demandes.

Une compagnie « en forme et saine »

Un responsable de la compagnie rappelle, par ailleurs, que les commandants de bord de la KLM sont parmi les mieux payés au monde alors qu’ils ne volent pas le plus. Selon une récente étude du bureau HKP Group le pilote d’un long courrier de la KLM gagne 291 000 euros par an pour 646 heures de vol. La moyenne des grandes compagnies européennes est de 235 000 euros pour 652 heures. Celle des compagnies du Moyen orient et d’Afrique de 160 000 euros pour 733 heures.

Pieter Elbers, le patron de KLM, estimait lui-même, il y a quelques semaines, que la compagnie était désormais « en forme et saine » pour fêter son centième anniversaire, en 2019. La branche néerlandaise a, en tout cas, largement contribué aux derniers résultats du groupe Air France-KLM (un résultat d’exploitation de 345 millions d’euros sur le deuxième trimestre de cette année) alors qu’Air France chiffrait à 335 millions sur l’ensemble du semestre le coût des 15 jours de grève qui l’ont affectée.

Une grève éventuelle des pilotes néerlandais représenterait, en tout cas, une difficulté supplémentaire pour Ben Smith, le nouveau patron canadien d’Air France-KLM, déjà confronté aux revendications des syndicats français, qui menacent de lancer un nouveau mouvement à la rentrée.