Si Neymar a effectué sa rentrée la semaine passée, Kylian Mbappé une semaine plus tard, en raison du plus grand nombre de matchs disputés à la Coupe du monde. / Michel Euler / AP

Un an après avoir accueilli les grands débuts de Neymar sous le maillot du PSG, le stade du Roudourou de Guingamp est à nouveau la cible de tous les regards, samedi 18 août. À l’occasion de la réception de l’ogre Paris Saint-Germain par le petit club breton, pour la seconde journée de Ligue 1, cette fois, c’est Kylian Mbappé qui va attirer la lumière. Auréolé du titre de champion du monde, conquis avec la France il y a un mois, le jeune prodige du football hexagonal effectue sa reprise avec le club de la capitale. A défaut d’être titulaire, le joueur de dix-neuf ans est sur le banc des remplaçants et pourrait entrer en cours de match.

Le champêtre Roudourou et ses 18 462 places n’ont pas tout à fait le même lustre que le stade Loujniki de Moscou, où les Bleus de Didier Deschamps ont décroché leur deuxième étoile le 15 juillet dernier. De quoi redouter une décompression de l’attaquant français, passé en quelques semaines des éloges de Pelé aux week-ends de L1 ? « Le quotidien va lui sembler un peu fade, avait averti à la mi-juillet l’ancien international Alain Giresse. À la reprise, il va y avoir une cassure tout à fait normale. Après, il va retrouver le quotidien et la magie du football va reprendre ses droits, mais quand vous sortez de là, sur le plan psychologique, il faut s’en remettre ».

Auteur d’une Coupe du monde de haut vol, Kylian Mbappé revient au PSG avec un nouveau statut, celui de champion du monde. Et pour son nouvel entraîneur, l’Allemand Thomas Tuchel, il s’agit de canaliser la pépite qu’entend polir le PSG. « Nous devons nous concentrer sur le fait qu’il garde cette faim de victoire, qu’il garde sa concentration et la tête sur les épaules », a souligné l’ancien entraîneur du Borussia Dortmund – qui avait subi le jaillissement du gamin alors monégasque en quarts de finale de Ligue des champions, voici deux ans – vendredi. Tout en saluant l’expérience acquise par son joueur lors de son aventure au Mondial russe.

Il entend « s’affirmer un peu plus »

Second joueur le plus cher de l’histoire – et de celle du PSG – à son arrivée à Paris il y a un an (180 millions d’euros, bonus compris, contre 222 millions pour Neymar), Kylian Mbappé a passé un nouveau cap en soulevant la Coupe du monde. « Peut-être que mon statut va évoluer au sein de l’équipe parce que j’ai montré des belles choses lors de ma première saison et que j’ai continué à la Coupe du monde », avait-il observé dans un entretien à France Football, fin juillet. Une nouvelle dimension symbolisée, déjà, par un nouveau numéro de maillot : exit le 29, et place au 7 (libéré par Lucas cet hiver), un « numéro historique », selon le joueur, qui entend « s’affirmer un peu plus » avec ce changement.

Attention toutefois à ne pas froisser les susceptibilités du vestiaire parisien en tirant trop la couverture à soi. À commencer par la pierre angulaire du projet parisien, le Brésilien Neymar, moins heureux que Mbappé en Russie (éliminé par la Belgique en quarts de finale et moqué pour ses incessantes roulades). Si Tuchel a rassuré le joueur le plus cher du monde début août en réaffirmant que le Brésilien était « [son] joueur clé, l’un des meilleurs joueurs du monde, et aussi un artiste, un joueur créatif », « Ney » pourrait prendre ombrage de la fulgurante ascension de son jeune coéquipier.

Après les propos de Mbappé sur son potentiel nouveau statut au PSG, le défenseur du club de la capitale, Marquinhos, s’est chargé de remettre les pendules à l’heure. « C’est le terrain qui parle, je vais lui donner une claque, il ne faut pas qu’il dise ça en interview, a gentiment tancé l’international brésilien. Avant de reprendre, plus sérieusement, que les Parisiens sont « tous contents qu’un joueur énorme comme ça en Coupe du monde soit avec nous ». Et que « quand on voit ses performances en Coupe du monde, c’est normal qu’il y ait du respect ».

Lors du premier match de la saison, le PSG a offert à Mbappé et ses coéquipiers champions du monde une présentation de la Coupe du monde en avant match. / REGIS DUVIGNAU / REUTERS

Candidat affirmé, comme Neymar, au Ballon d’or – décerné en fin d’année –, Kylian Mbappé sait que pour y parvenir, il lui faudra entamer la saison dans la droite ligne de sa Coupe du monde. Et Thomas Tuchel n’a pas manqué d’avertir ses deux stars de l’attaque (avec Cavani, qui n’est pas encore revenu de blessure) : « Tu peux être une individualité de classe mondiale, mais sans ton équipe, tu ne gagnes rien ». Réussir son atterrissage, continuer à briller et ne pas trop se pousser du col, voilà l’équation à résoudre pour la fusée Mbappé.