Les joueurs d’Aurillac ont rendu hommage à leur coéquipier mort lors d’un match de préparation. / PHILIPPE DESMAZES / AFP

Deux jours après les obsèques de Louis Fajfrowski, les anciens coéquipiers du trois-quart centre d’Aurillac, mort le week-end dernier lors d’un match de préparation, ont repris le chemin de la pelouse. Opposés à Oyonnax lors de leur match inaugural de Pro D2, dimanche 19 août, les Aurillacois l’ont emporté de justesse à l’issue d’une rencontre chargée d’émotion (20-19).

« A jamais dans nos coeurs Louis ». L’émotion était très forte et le silence a régné dans les gradins du stade Jean-Alric avant le match lorsque les proches du jeune joueur ont pris place dans les gradins. Vêtus d’un t-shirt frappé du numéro 14 et du prénom de leur camarade lors de l’échauffement, les joueurs d’Aurillac ont ensuite disputé la partie avec leur nouveau maillot, sur lequel les initiales brodées « LF » surplombent le logo du club du Cantal. Il en sera de même tout au long de la saison, ont annoncé les dirigeants d’Aurillac.

Dans le couloir d’accès à la pelouse, le portrait du joueur de 21 ans a été accroché par André Bester, le coach du club cantalien. « C’est pour qu’ils l’aient à l’esprit toute l’année, à chaque fois qu’ils entreront sur le terrain », a précisé le technicien sud-africain. Outre ces hommages, les joueurs du Stade Aurillacois ont lancé une cagnotte en ligne afin de soutenir la famille de Louis Fajfrowski, qui avait récolté dimanche soir près de 22 000 euros.

Victoire en forme d’hommage

Vendredi, dans tous les stades de Pro D2, une minute d’applaudissement a précédé les matchs en hommage au joueur d’Aurillac – et à l’ancien président de la Fédération française de rugby, Pierre Camou, disparu mercredi. Après avoir respecté ce silence dimanche, la compagne de Fajfrowski et son petit frère se sont avancés pour donner le coup d’envoi de la rencontre. Dans ce match chargé d’émotions et initialement programmé vendredi mais décalé afin de permettre aux joueurs cantaliens d’assister aux obsèques du trois-quarts centre vendredi dans l’Hérault, les Aurillacois sont parvenus à l’emporter in extremis.

Dans ce contexte très difficile, ses coéquipiers ont conserver l’avance acquise en première période (20-6) pour offrir un succès en forme d’hommage à leur camarade, face à un favori du championnat qui repart avec le point du bonus défensif.

L’autopsie réalisée lundi n’a pas permis de déterminer les causes de la mort brutale de Fajfrowski, survenue après un plaquage jugé normal par tous les observateurs du match de préparation contre Rodez. Des analyses complémentaires ont été ordonnées, mais ses résultats ne seront pas connus avant un mois et demi. En attendant, la mort du jeune rugbyman met à nouveau en lumière la question des commotions cérébrales dans le rugby.

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